Algérie

Les prix des téléphones portables flambent


A part des téléphones en coffret qui se font de plus en plus rares, au marché de Belfort (El Harrach), ce sont plus les produits «cabas» qui sont monnaie courante.La liste des produits interdits à l'importation englobe beaucoup d'articles qui font partie du quotidien des Algériens. Le gouvernement, qui prévoyait de soumettre les téléphones portables à des licences d'importation, s'est contenté de les soumettre à une élévation de la taxe. Quel est l'impact d'une pareille mesure sur le marché de la téléphonie mobile ' Un tour au marché de gros de téléphones portables et accessoires de téléphonie mobile d'El Harrach nous en donne une large idée.
Il est 11h au boulevard Bouamama (ex-Belfort) à El Harrach. Les 300 boutiques qui le longent connaissent une affluence appréciable. Pour les habitués du coin, il y a moins de monde que les années passées. «Nous continuons de recevoir des clients de plusieurs régions du pays, mais le marché n'est plus comme avant», explique Hamza, le propriétaire d'une boutique.
Derrière son comptoir, qui compte désormais plus d'accessoires que de téléphones, il conclut avec un client l'achat d'une petite dizaine de téléphones, tous des smartphones. «Le marché n'est plus comme avant ! Il y a quelques années, notre bénéfice était de près de 50% du prix du téléphone dans son pays de provenance.
Le bénéfice a commencé à dégringoler pour stagner, durant une bonne période, autour de 5000 à 6000 DA l'unité. Aujourd'hui, faire 2000 DA de bénéfice est une véritable affaire à saisir», témoigne-t-il. Il dit préférer investir dans les accessoires de la téléphonie mobile que dans les smartphones eux-mêmes.
Rareté et cherté des téléphones
Mis à part des téléphones en coffret, qui se font de plus en plus rares, au marché de Belfort, ce sont plus les produits «cabas» qui sont monnaie courante. Selon des vendeurs rencontrés sur place, les coffrets coûtent très cher. En plus du prix très élevé qui fait bien sûr fuir les clients, les smartphones bien emballés et scellés sont désormais difficiles à faire entrer sur le territoire national.
D'après un vendeur, qui a souhaité garder l'anonymat, les contrôles sont devenus très rigoureux aux frontières maritimes et dans les différents aéroports. Les téléphones sans boîte ni accessoire sont plus ou moins faciles à transporter. «Malgré cela, nous avons du mal à les faire entrer. Les produits ne sont plus dans l'abondance.
Auparavant, nous ramenions des produits des Etats-Unis et on arrivait à les faire sortir de l'aéroport. Aujourd'hui, avec l'augmentation des contrôles, nous avons beaucoup de mal à récupérer nos commandes. Alors qu'on achetait directement auprès du vendeur, aujourd'hui nous sommes obligés de faire affaire avec des passeurs. Ils sont essentiellement établis en Europe, en Espagne plus exactement.
A la première occasion, notre commande arrive», confie Smaïl, un autre commerçant qui dit être obligé de recourir à ce type de transactions déroutées pour s'approvisionner, notamment avec l'augmentation de la taxe sur l'importation des produits électroniques, dont les téléphones portables. «Par cette taxe, les prix ont nettement augmenté. Leur augmentation est de près de 20 à 30% de leur prix de l'année dernière. Ceci est dû aux chemins que traverse le téléphone avant d'arriver entre nos mains puis celles du client et, bien sûr, à chaque escale le prix augmente», se désole notre interlocuteur.
Le problème à Belfort n'est pas seulement la rareté ou la cherté des téléphones portables et leurs accessoires, mais surtout la traçabilité des produits et leur justification face aux impôts. L'origine des smartphones n'est pas connue et il n'est pas rare de tomber sur des produits contrefaits. Systématiquement, ils ne sont pas certifiés par l'ARPT. Les achats répondent aux règles de la confiance, de la connaissance et bien sûr de la bonne affaire.
Malgré ces risques et l'absence du regard de l'Etat sur les produits qui y sont vendus, le marché de Belfort affiche des prix moins chers que dans les autres magasins à travers la capitale, les autres régions du pays ou encore sur la Toile. Un téléphone qui coûte 27 000 DA à Belfort n'est pas cédé à moins de 32 000 DA ailleurs. Une meilleure réorganisation de ce marché s'impose.
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