Les journaux algériens sont les moins chers du Maghreb. Même si le pouvoir d'achat diffère d'un pays de la région à un autre, il n'en demeure pas moins que les tarifs pratiqués en Algérie restent en deçà des prix de vente de ses voisins.
Ainsi, au Maroc, un quotidien national d'information, tel Le Matin, s'achète 3 dirhams en kiosque. Ce qui équivaut à un euro, soit bien plus de 100 DA ! Ces prix ont été augmentés en 2009, date avant laquelle l'exemplaire se vendait à 2,5 dirhams. La Fédération des éditeurs de journaux au Maroc avait estimé que cette revalorisation était nécessaire afin de pallier la hausse des coûts du papier.
En Tunisie, les journaux sont sensiblement plus abordables. Les publications quotidiennes d'information générales, comme les leaders La Presse de Tunisie ou encore Al Chourouk se vendent en kiosque au prix de 600 millimes, soit 0,6 dinar tunisien, ce qui équivaut à plus de 30 dinars algériens.
De même, en sus de l'écart des coûts pratiqués, la diffusion et le lectorat diffèrent aussi d'un pays à l'autre. Au Maroc, «les journaux ne disposent pas d'un lectorat très développé», est-il estimé dans the Arab Press Network. Ce pays, qui compte 33,8 millions d'habitants, ne vend que 350 000 exemplaires de quotidiens chaque jour, tandis qu'en Algérie, l'on estime qu'il s'écoule pas moins de 1,3 million de journaux quotidiennement. Cependant, le Maroc est le seul pays de la région qui dispose d'un Organisme de justification de la diffusion. En Tunisie, où le nombre de publications, toutes périodicités confondues, est estimé à quelque 300 titres, les tirages sont aussi en berne.
Le titre de presse le plus vendu, l'arabophone Al Chourouk, est tiré et distribué à 45 000 exemplaires. La Presse, leader francophone, ne s'écoule qu'à une moyenne de 30 000 exemplaires par jour.
Et si la presse écrite occidentale, en crise, se cherche un nouveau modèle économique «viable», la presse maghrébine n'est pas en reste. Car en dépit du prix relativement élevé de l'édition papier au Maroc et en Tunisie, les recettes des ventes ne couvrent qu'une infime partie des dépenses liées au fonctionnement des organes de presse. Au Maroc, les journaux s'appuient sur un système de crédit attribué par des banques nationales pour combler leurs déficits budgétaires, les profits de la publicité ne suffisant plus. En Tunisie, c'est le gouvernement qui a recours à la publicité des organismes publics, principaux annonceurs, comme subvention.
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Posté Le : 23/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ghania Lassal
Source : www.elwatan.com