Algérie

"Les prisons algériennes sont conformes aux standards internationaux"



Alors que des prisonniers, leurs familles ou des avocats dénoncent régulièrement les conditions de détention, le ministre de la Justice, garde des sceaux, Belkacem Zeghmati, accuse, sans les identifier, des "voix malveillantes" et "ingrates" de dénigrer la gestion des centres de détention algériens." En dépit des efforts considérables consentis par le personnel de l'administration pénitentiaire et le soutien de l'Etat pour l'humanisation des conditions carcérales, des voix malveillantes s'élèvent de temps à autre pour remettre en cause les conditions de prise en charge à l'intérieur des établissements pénitentiaires", a-t-il déploré, jeudi, à l'occasion de l'installation d'un nouveau directeur général de l'administration pénitentiaire.
Le ministre, qui a soutenu que les centres de détention "assurent tous un niveau de services conformes aux standards internationaux", en veut pour preuves "les rapports établis par plusieurs instances et institutions nationales et internationales, dont des Organisations non gouvernementales (ONG)", "l'insertion sociale à travers l'action pénitentiaire, dont certains centres sont devenus des ateliers ouverts pour l'éclosion de différents talents" et la poursuite des études par certains détenus ( baccalauréat, examens universitaires) qui prouve, " chaque année, que la réalité de nos établissements pénitentiaires est contraire à ce qu'ils (ingrats, ndlr) prétendent".
Cette mise au point que Belkacem Zeghmati voulait ferme intervient alors que les critiques pleuvent sur les conditions de détention : violation des droits des détenus, surpopulation carcérale, indigence des repas... et toutes ces transgressions aux lois qui garantissent aux prisonniers (au moins) la préservation de leur dignité humaine.
Parmi toutes les voix, notamment hirakistes, qui ont médiatisé ces dernières semaines les mauvaises conditions de détention, celle de Rachid Nekkaz, prisonnier politique, qui, du fond de la prison de Labiodh Sidi Cheikh (700 km d'Alger), a annoncé son intention d'entamer une grève de la faim et de porter plainte auprès des Nations unies pour "non-assistance à personne en danger".
L'homme qui souffre d'une hypertrophie de la prostate affirme que sa maladie a empiré après "une période de 50 jours sans médicament, sans médecin et sans consultation à l'hôpital, suivie d'un transfert illégal de la prison de Koléa près d'Alger à la prison d'El-Abiodh Sidi Cheikh (...)". Rachid Nekkaz affirme également que son dossier médical a été contrefait.
"Six médecins ont confirmé que mon dossier médical, établi lors de mon incarcération à la prison de Koléa, a bien été falsifié avec des analyses de sang ?non conformes' écrites au stylo et une analyse du PSA de la prostate indiquant un nom masqué avec un correcteur de couleur blanche qui ne m'appartient pas", écrit-il en parlant de "scandale médical doublé d'un flagrant abus de pouvoir (...) de Belkacem Zeghmati".

S. OULD ALI


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