Algérie

Les priorités du ministre Ben Attou Ziane



Le professeur Chitour cède la place au jeune professeur Ben Attou Ziane au ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables. Un département ministériel de création toute récente, le 23 juin 2020, mais qui recèle une importance cruciale, étant donné les objectifs attendus en matière de transformation et de transition énergétique. Placé au rang du programme d'urgence par le président de la République, puisque à même d'assurer la sécurité énergétique au pays, et recadré sous le sobriquet de «prioritaire» par le Cnese, la transition énergétique constitue la pierre angulaire du programme du gouvernement. Autant dire que la mission du nouveau ministre ne sera pas de tout repos, étant donné les nombreux chantiers qui restent en suspens. Il y a lieu de noter, que malgré les efforts consentis par l'ancien ministre et les actions esquissées à l'échelle de la structuration organisationnelle et fonctionnelle, beaucoup reste à faire dans ce domaine. Des actions multiples ont été lancées en matière de diagnostic, d'identification du potentiel énergétique, de réhabilitation du réseau des infrastructures existantes et de projections futures. Seulement, sur le plan de la réalité et eu égard aux urgences signalées, les résultats n'ont pas été à la hauteur des objectifs escomptés. Lenteurs d'exécution, entraves bureaucratiques, législation désuète et déphasée, conjuguées aux difficultés techniques, liées à l'utilisation récente de ces technologies nouvelles, ont été autant de faits ayant freiné une évolution rapide de ce secteur. L'Algérie qui dispose d'un potentiel énergétique renouvelable sans pareil dans le monde, reste à la traîne et n'arrive pas à démarrer réellement. Pourtant, des pays voisins comme le Maroc et d'autres, ne disposant pas réellement de grands potentiels, ont réussi à franchir le pas. À titre d'exemple, au Maroc plus de 11% de l'énergie consommée dans le royaume sont produits à partir des énergies renouvelables, notamment l'exploitation du potentiel vent (1.200MW produits en éolien). Encouragé par une telle performance, le royaume envisagerait d'alimenter l'Europe en électricité, grâce à des perspectives de doublement de ces capacités à hauteur de 2.500MW. Cela, sans compter l'apport de l'énergie solaire qui connaît un réel boom au sein du royaume. Pour le successeur de Chitour, deux axes primordiaux devraient retenir l'attention, à savoir les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique. Ainsi, il était question de mettre en place une série de stations électriques avec des capacités de production diverses, pour pallier les surplus de la consommation nationale. Les retards enregistrés en la matière restent significatifs. La stratégie de développement de l'autoconsommation n'a pas connu, non plus, d'avancées notables en la matière, pour des raisons objectives, faut-il le signaler encore. Pourtant, ils sont nombreux ces partenaires à tendre la main au ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, dont le Cnese et le patronat, en vue de développer un réel partenariat dans ce domaine. Selon les prévisions des pouvoirs publics, l'objectif tracé étant d'atteindre une puissance de production de 15.000 mégawatts à l'horizon 2035, dont 4 000 mégawatts seront produits d'ici 2024. La feuille de route du ministère comportait la mise en place «d'une capacité annuelle de 1000 MW répartie en plusieurs centrales de moyenne taille pour satisfaire une partie des besoins futurs en énergie électrique et assurer l'alimentation des zones isolées». On ne sait pas, par ailleurs, si la collaboration inter-ministérielle a été un facteur supplémentaire derrière ces retards dans le lancements des projets envisagés.À cet effet, il y a lieu de signaler qu'il était question de mettre en place «un comité de pilotage intersectoriel (Mteer, MDE, MF, Miclat, Industrie...) pour proposer des solutions aux différentes contraintes déjà rencontrées (financières, législatives, techniques et administratives...etc.)».
Seul le programme de développement de l'utilisation du GPL/c (Sirghaz) et du Dual Fuel (gpl/c-gasoil), a connu un début de résultats avec une reconversion de 34% du parc essence au GPL/c pour les administrations et institutions publiques. À compter également la conversion projetée courant 2021 de 200.000 véhicules au GPL/c. Pour ceux qui le connaissent, le professeur Ziane pourrait être l'homme de la situation, étant donné qu'il aime les challenges et les défis prononcés. Souhaitons-lui bonne chance.


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