Les périples du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger ont ceci de particulier qu'ils témoignent d'un agenda imposant pour la diplomatie algérienne, désormais sur plusieurs fronts, avec une détermination égale. La réunion de la session ordinaire du Conseil de la Ligue arabe à peine achevée, Lamamra était déjà à Kinshasa où il a été reçu par le président Tshisekedi, président en exercice de l'Union africaine, ainsi que les plus hautes personnalités de la RDC dont son homologue congolais. Le lendemain, c'est à Brazzaville qu'il a débarqué pour être aussitôt reçu par le président Denis Sassou Nguesso qui avait transmis, début 2021, le témoin de la présidence de l'UA à son voisin mais préside toujours le Haut comité de l'UA pour la Libye. Ces deux visites revêtent, on s'en doute, une importance capitale dans la mesure où il s'agit de procéder à des consultations approfondies sur les dossiers régionaux et internationaux actuels, tout en se projetant sur les importants rendez-vous de l'Assemblée générale des Nations unies ainsi que du Conseil exécutif de l'Union africaine. S'agissant de ce dernier, il est certain que les arguments de la diplomatie algérienne qui a rejeté aussitôt la surprenante décision d'accueillir l'entité sioniste comme membre observateur de l'UA auront été pleinement entendus, dans le fond et dans les formes, sachant que tous les interlocuteurs du MAE Ramtane Lamamra dont, au premier plan, les présidents Tshisekedi et Nguesso, ont apporté leur «plein appui aux efforts déployés par l'Algérie pour la promotion de la paix, de la réconciliation et de la stabilité en Afrique, en général, et dans la région sahélo-saharienne, en particulier», tout en rendant hommage à «l'engagement constant de l'Algérie en faveur de la préservation du partenariat entre l'Afrique et le monde arabe.Partant de là, on comprend que ces visites au caractère hautement stratégique ont permis de renforcer l'action de l'Algérie en sa qualité de Coordonnateur de l'Union Africaine sur la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent en Afrique, des propositions concrètes ayant été présentées au président de l'organisation panafricaine à l'heure où le fléau a pris des proportions alarmantes dans différentes régions du continent et notamment la région sahélo-saharienne. Forts des liens historiques qui existent, depuis des décennies, entre la RDC et le Congo-Brazzaville, d'une part, et l'Algérie, d'autre part, ne serait-ce qu'en vertu de leur combat commun pour la décolonisation et l'émancipation de l'Afrique dans sa globalité, il aura été, très logiquement, question des défis posés par l'occupation illégale du Sahara occidental, l'accélération du processus de sortie de crise de la Libye, avec l'exigence du retrait de toutes les forces étrangères avant la tenue des prochaines élections, ainsi que la question centrale du soutien à la cause palestinienne, pierre angulaire des liens traditionnels entre l'Afrique et les pays arabes. Sur toutes ces questions, le discours et la méthode de la diplomatie algérienne ont atteint leur plénitude et augurent de résultats tangibles.
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Posté Le : 13/09/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Chaabane BENSACI
Source : www.lexpressiondz.com