Algérie

Les principes du soufisme



Les principes du soufisme Abou Bakr Al-Kittânî (m. 322 A.H.) disait : «Le tasawwouf est fait d’éthique. Quiconque te surpasse en éthique, te surpasse en pureté.» Lorsque Abû Muhammad Al-Jarîrî (m. 311 A.H.) fut interrogé au sujet du tasawwouf, il dit : «C’est le fait d’adhérer à toute noble manière et de se défaire de toute vile manière.»Quant à Abû Al-Hasan An-Nûrî, il nie le fait que le tasawwouf puisse être un programme planifié, ou une science que l’on peut acquérir par l’enseignement. Il affirme clairement que c’est une noble éthique. Il argumente sa négation et son affirmation en disant : «Le tasawwouf n’est ni une forme apparente (rasm), ni une science : c’est une éthique. Si c’était une forme, il pourrait être acquis par l’effort. Si c’était une science, il pourrait être acquis par l’enseignement. Il s’agit d’adhérer aux manières aimées de Dieu, et tu ne peux te diriger vers les manières divinement agrées par la science ou quelque forme apparente (rasm).» Abû Al-Hasan An-Nûrî a lui-même déterminé les nobles manières qu’il considère être le tasawwouf, en disant : «Le tasawwouf c’est la magnanimité, la générosité, et le délaissement des artifices mondains.» Toutefois, ceux qui ont défini le tasawwouf par l’éthique ont eux-mêmes cité d’autres définitions ; cela montre, de façon évidente, qu’ils ont jugé la dimension éthique insuffisante pour délimiter le tasawwouf et le définir entièrement. En réalité, si nous observons de nombreuses personnes célèbres pour la noblesse de leurs manières, caractérisées par les plus belles vertus morales, des personnes qui ont choisi la vertu comme voie et devise, nous verrons que ce sont des personnes « modèles « dans le domaine de la vertu et dans la société. Cela ne signifie pas pour autant que ce sont nécessairement des soufis. En effet, si nous observons la culture grecque, nous trouverons un apôtre de la vertu, un homme qui a choisi la vertu comme voie, qui se dépense pour la répandre par tous les moyens possibles, que ce soit par l’argumentation convaincante, ou par la logique et la controverse, ou encore en donnant le bon exemple : il s’agit de Socrate. Cependant, Socrate n’était guère un soufi, au sens précis du terme. Si nous nous tournons vers le monde musulman, nous verrons qu’Al-Hasan Al-Basrî, qu’Allâh l’agrée, constitue le plus magnifique et le plus bel exemple incarnant la noble éthique. Il fut par sa pureté un exemple véridique et sincère de la morale, répandant la vertu par ses exhortations percutantes, par sa logique puissante, par son comportement idéal. Malgré cela, Al-Hasan Al-Basrî ne fut pas un soufi au sens précis du terme. Il n’en est pas moins que les nobles manières sont une base du tasawwouf et qu’elles constituent naturellement, dans leurs formes les plus raffinées, le fruit du tasawwouf. Il est tout aussi naturel qu’entre la base et le fruit, les nobles manières soient le propre du soufi. Ainsi, elles accompagnent le tasawwouf et le Soufi en permanence : elles ne l’abandonne guère et il ne les délaisse jamais. Ibn Sîna (Avicenne) explique quelques qualités éthiques qui caractérisent le soufi en disant : «Le gnostique (`ârif) est téméraire, comment pourrait-il ne pas l’être alors qu’il n’essaie pas d’échapper à la mort ? Il est généreux, comment ne le serait-il pas alors qu’il est loin de l’amour du faux (bâtil). Il pardonne, comment ne le ferait-il pas alors que son âme est bien trop noble pour être blessée par le faux pas d’un humain ? Il oublie les rancœurs, comment ne le ferait-il pas alors que son esprit est constamment occupé par l’invocation de Dieu.» Mais cela ne signifie pas que les nobles manières sont synonymes du tasawwouf. L’Imam ABdelhalim Mahmoud


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