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Les principaux défis qui attendent la Tunisie



Les principaux défis qui attendent la Tunisie
Si des solutions ne sont pas trouvées pour relancer la machine économique, faire reculer le chômage et les injustices sociales, remédier aux inégalités entre les régions, il y a lieu, peut-être, de s'attendre à de nouvelles turbulences.Pour la première fois, les Tunisiens vont voter librement pour élire leur chef d'Etat. De son indépendance en 1956 jusqu'à la révolution, le pays n'a en effet connu que deux Présidents : Habib Bourguiba, le «père de l'indépendance» déposé le 7 novembre 1987 suite à un coup d'Etat par son Premier ministre Ben Ali ; et ce dernier, qui occupa le palais de Carthage jusqu'à sa fuite en Arabie Saoudite le 14 janvier 2011.L'élection d'aujourd'hui est donc une nouvelle étape, dans la transition tunisienne, vers la démocratie. Cette transition globalement pacifique est saluée par la communauté internationale.Toutefois, les Tunisiens ont connu leur lot de tragédies, comme l'assassinat de deux opposants de gauche aux islamistes en 2013 et la mort de dizaines de membres des forces de l'ordre dans des attaques terroristes.Malgré tout, la Tunisie a, jusqu'ici, su rester sur les rails. Une nouvelle Constitution a été adoptée en début d'année, et le gouvernement mené par les islamistes d'Ennahdha, pourtant vainqueurs des premières élections libres du pays, a cédé la place en janvier dernier à des technocrates pour permettre au pays de sortir d'une grave crise politique.Cette situation tranche avec le chaos qui sévit en Libye, le retour à la répression en Egypte et la guerre civile en Syrie où tout est ruine. Il faut toutefois le reconnaître, la destitution du président islamiste égyptien, Mohamed Morsi, en juillet 2013 et l'implacable répression qui a suivi a en effet renforcé et uni l'opposition (tunisienne) et incité Ennahdha à la prudence et au recul. Autre acteur déterminant, la société civile tunisienne s'est beaucoup mobilisée pour faire pression sur les politiques.Un «quartette» mené par la centrale syndicale UGTT a organisé un long et difficile «dialogue national» entre les islamistes et leurs opposants, les obligeant à s'entendre pour sortir d'une paralysie institutionnelle. Depuis, beaucoup de chemin a été parcouru. Mais l'expérience tunisienne n'est pas achevée. Le plus important est de rendre les libertés irréversibles.Chanteur, comique ou journaliste, une partie de l'intelligentsia tunisienne se prépare d'ailleurs à défendre bec et ongles la liberté d'expression acquise avec la révolution du Jasmin, la victoire de Nidaa Tounès aux législatives lui faisant craindre le retour de certains ex-partisans de la dictature.Le chômage et la misère, facteurs-clés de la révolution, gangrènent toujours l'économie. Si des solutions ne sont pas trouvées rapidement pour relancer la machine économique, faire reculer le chômage et les injustices sociales, remédier aux inégalités entre les régions, il y a lieu de s'attendre à de nouvelles turbulences. L'économie et le social constitueront donc, à n'en point douter, les principaux défis à relever pour Nidaa Tounès et ses alliés. La partie ne sera pas facile, car ils seront attendus au tournant par tout le monde, à commencer par Ennahdha.




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