Algérie

Les principaux candidats à la Présidence



Une source diplomatique occidentale indique que la plupart des chancelleries à Beyrouth sont «préoccupées» par la possibilité que «le Liban n'ait pas de président après la fin du mandat de Aoun».«La crise politique est la dernière chose dont les Libanais ont besoin maintenant», ajoute cette source. Voici une liste des principaux candidats ou des favoris à ce poste réservé à un chrétien maronite selon le partage communautaire du pouvoir.
Suliman Frangié
Ancien député et ministre, originaire de Zghorta (nord), Suliman Frangié, 57 ans, est issu d'une dynastie politique: son grand-père, dont il porte le nom, était président lorsque la guerre civile a éclaté en 1975. Il a lui-même payé un lourd tribut pendant cette guerre: son père, Tony, sa mère et sa soeur âgée de trois ans ont été tués avec plusieurs de leurs partisans lors d'un massacre en 1978 imputé au parti chrétien des Kataëb. Frangié, qui dirige le parti des Marada, n'a pas annoncé officiellement sa candidature, mais il est considéré comme le favori du puissant mouvement pro-iranien Hezbollah, dont l'influence est prépondérante au Liban. Sa famille entretient en outre des liens étroits avec celle du président syrien Bachar al-Assad. Son éventuelle candidature se heurtera cependant à l'hostilité du camp phalangiste.
Michel Moawad
Egalement originaire de Zghorta, député depuis 2018, Michel Moawad est le fils de l'ex-président René Moawad, assassiné en 1989, 17 jours après son élection. Moawad, 50 ans, qui a fait des études de gestion et de droit en France, est le candidat ayant obtenu le plus grand nombre de voix au Parlement. Mais ses chances semblent minces, le Hezbollah le voyant comme un candidat «de défi», en référence sans doute à sa proximité avec Washington et aux parties qui appellent au désarmement du parti chiite. Chef du Mouvement de l'Indépendance, il dirige une ONG portant le nom de son père qui exécute de nombreux projets de développement, notamment dans les zones rurales, avec des partenaires internationaux.
Gebran Bassil
Considéré comme l'héritier politique de Michel Aoun, Gebran Bassil, 52 ans, était accusé par ses détracteurs d'être un «président de l'ombre» durant le mandat de Michel Aoun. Il n'a jusqu'à présent pas annoncé sa candidature. Il dirige le Courant Patriotique Libre, le deuxième plus grand bloc chrétien au Parlement, et est allié au Hezbollah. Bassil, un ingénieur de formation, a notamment été ministre des Affaires étrangères et de l'Energie. Il est depuis 2018 député de Batroun (nord), dont il est originaire. Pendant la contestation populaire d'octobre 2019, il a été la principale cible des slogans hostiles à la classe politique.
En 2020, le Trésor américain l'a sanctionné en raison de son implication dans la «corruption» et le détournement de fonds publics.
Joseph Aoun
Joseph Aoun, 58 ans, commandant en chef de l'armée depuis 2017, n'a pas annoncé sa candidature. Son élection nécessite un amendement constitutionnel. Sans lien de parenté avec l'actuel chef de l'Etat, il entretient de bonnes relations avec les différents partis, bien que le Hezbollah ait précédemment critiqué ses relations avec Washington. Gebran Bassil a également déclaré qu'il s'opposerait à son élection.
Les analystes considèrent Aoun comme un candidat de compromis en cas d'absence de consensus parmi les députés, d'autant plus que l'armée est relativement populaire. S'il est élu, Joseph Aoun, originaire du sud du Liban et diplômé en sciences politiques, sera le quatrième chef de l'armée à accéder à la Présidence depuis 1998.
Autres candidats
D'autres personnalités ont annoncé leur candidature mais leurs chances sont extrêmement minces, à l'instar de l'ancienne ambassadrice Tracy Chamoun, également issue d'une dynastie politique. Petite-fille du président Camille Chamoun (1952-1958), son père, sa mère et ses deux frères ont été assassinés en 1990. Issam Khalifé, militant et professeur universitaire respecté, qui n'a pas annoncé sa candidature, a obtenu dix voix lundi. L'homme d'affaires et philanthrope Salim Eddé a été proposé par les députés issus de la contestation, mais a fait part de sa volonté de ne pas participer à la présidentielle.
D'autres noms circulent dans les médias, dont celui de l'ancien chef de la diplomatie Nassif Hitti et de l'ancien député et constitutionnaliste Salah Honein.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)