Les prévisions de récolte à la hausse

Malgré les craintes affichées au cours du premier trimestre de cette année par les céréaliculteurs en raison du stress hydrique qui a prévalu dans certaines régions, particulièrement dans la région de M'lata, les prévisions en matière de production céréalière pour cette année dépasseront largement le million de quintaux. C'est ce qu'a laissé entendre M. Ghali Boulenouar, directeur des services agricoles de la wilaya de Aïn Témouchent, lors d'une déclaration faite à la presse."La production céréalière prévue pour cette campagne moissons-battages dépasse le million et 80 000 q, alors qu'on matière de collecte de cette production celle-ci dépassera les 550 000 q et ce, en dépit d'une faible pluviosité enregistrée cette année au niveau de la wilaya de Aïn Témouchent", a-t-il tenu à préciser.
En effet, cette campagne moissons-battages s'annonce donc de très bon augure pour les paysans. Ainsi, pour une réussite totale de cette campagne, dont le coup d'envoi officiel n'a pas été donné, de gros moyens ont été mobilisés, dont 630 et 32 moissonneuses-batteuses affectées respectivevement par les deux Coopératives des céréales et des légumes secs (CCLS) de Aïn Témouchent et de Hammam Bou Hadjar, plus de 120 camions pour le transport des céréales vers les endroits répartis à travers la wilaya dont une vingtaine de camions appartenant aux deux CCLS et plus de 100 camions relevant du secteur privé et ce, sans oublier le millier de tracteurs réquisitionnés pour la circonstance.
Les responsables des services agricoles ont réquisitionné en outre pas moins de 15 points de collecte de la production pour un espace global d'une capacité de collecte de plus de 820 000 q. Ces derniers jours, les moissonneuses ont intensifié leur mouvement, notamment après la fête de l'Aïd El-Fitr, et ce, à l'effet d'achever l'opération dans un temps record au niveau de l'ensemble des régions de la wilaya afin de pouvoir libérer les machines pour les faire disperser dans les wilayas limitrophes. C'est ce que nous a appris M. Amar Hamidi, président de la commission de l'agriculture et du développement rural auprès de l'APW de Aïn Témouchent. "Du côté de Aïn Beïda, de Aïn E-Arba, d'Oued Sebbah, de Hammam Bou Hadjar et de Hassasna, la campagne bat son plein, alors que cette année ce n'est pas une exception mais ce n'est pas alarmant aussi et, à l'image des autres campagnes, il n'y rien de particulier", a-t-il expliqué.
Pour notre interlocuteur, le problème s'est situé dans la répartition pluviométrique dans l'espace et non la quantité de la pluviométrie même si celle-ci n'a pas eu lieu au moment voulu. Et dire qu'à un moment donné les fellahs ont craint le pire, avec le spectre d'une année de sécheresse qui se dessinait à l'horizon. "En effet, grâce aux dernières chutes de pluie, la culture céréalière a été pratiquement sauvée, toutefois il faudra signaler la qualité du grain récolté qui n'est pas aussi meilleure que par le passé. Le grain est légèrement maigre en apparence en raison d'une insuffisance d'eau", a ajouté M. Hamidi, qui reconnaît que dans certaines zones de la wilaya le grain est correct, contrairement à d'autres qui ont vraiment souffert de l'insuffisance de pluviométrie.
Il précisera plus loin : "On peut toujours revenir à la semence utilisée parce qu'il n'y a pas eu un élevage de semences propre et adapté à la wilaya de Aïn Témouchent, puisque celles-ci ont été importées d'autres wilayas, en particulier celles où il y a eu l'irrigation d'appoint et dont le grain est bien servi.
Sauf qu'une fois ensemencées il y a eu apparition du phénomène de l'insuffisance pluviométrique." Donc, selon les références génétiques du grain, celui-ci était habitué à avoir de l'eau à profusion au niveau des régions dont les fellahs ont utilisé l'irrigation d'appoint ou bien où il y a eu une abondance de pluie. Pour M. Hamidi, il n'y a aucun doute que cette belle récolte attendue est liée au respect de l'itinéraire technique qui a joué un très grand rôle (comme les labours, les préparatifs, le traitement à temps, etc.). Des techniques particulières qui ont été appliquées dans les zones arides et qui ont donné les résultats escomptés.


M. LARADJ