Les preuves irréfutables de la Russie

Carte des itinéraires des camions-citernes transitant entre la Syrie et la TurquieAu moins 8500 camions-citernes sont engagés dans le trafic de produits pétroliers. Ils transportent quotidiennement jusqu'à 200.000 barils de pétrole.«La Turquie est le principal consommateur du pétrole volé en Syrie et en Irak. Selon les informations recueillies, le président turc Erdogan et sa famille sont impliqués dans le système de trafic de pétrole volé par l'EI en Syrie», a déclaré le vice-ministre de la Défense russe Anatoly Antonov. Avec des preuves irréfutables de ce soutien direct que fournit la Turquie à une organisation criminelle qui menace la sécurité de la planète entière, la communauté internationale va-t-elle rester sans réaction' Il serait préjudiciable de laisser passer sous silence ce grave dérapage. Les pays de l'Otan engagés dans la lute contre le terrorisme en général et l'organisation Daesh en particulier vont-ils exclure de leur rang cette brebis galeuse' A supposer qu'ils le fassent, c'est loin d'être suffisant car la lute contre le terrorisme exige des mesures strictes, radicales et sans concession. Le silence de la communauté internationale est déjà assez coûteux en termes de vies humaines fauchées par ces organisations de la mort qui bénéficient de la complicité des Etats. Est-il concevable qu'au moment où des appels se multiplient de par le monde à une solidarité contre l'extrémisme, que l'on assiste passif à de pareils comportements' «Nous connaissons la valeur des paroles du président turc. Il a été déjà pris une fois en flagrant délit de mensonge par les journalistes turcs qui avaient révélé la livraison par la Turquie d'armes aux terroristes, sous couvert d'aide humanitaire. Pour cette raison des journalistes ont été emprisonnés.Les dirigeants turcs ne démissionneront pas et ne reconnaîtront rien, même si leurs visages sont souillés par le pétrole volé», a martelé Anatoli Antonov. Néanmoins, la Russie affirme avoir la preuve que la Turquie est le point d'arrivée du pétrole syrien provenant des gisements contrôlés par l'EI. Après avoir franchi la frontière turco-syrienne, les camions-citernes transportent le pétrole de l'EI vers des ports où l'or noir est ensuite acheminé vers des pays tiers en vue de son raffinage.La Russie, indique-t-on, a détecté trois itinéraires de livraison du pétrole de l'EI en Turquie depuis la Syrie. L'itinéraire ouest est connecté aux ports turcs de la Méditerranée, l'itinéraire nord mène à Batman, et l'itinéraire est à la base de transit dans la municipalité de Cizre. Argumentant son témoignage, le ministère russe de la Défense a dévoilé les photographies des convois de camions-citernes transportant du pétrole jusqu'à la frontière entre la Syrie et la Turquie.L'itinéraire ouest est principalement utilisé de nuit afin de transporter les hydrocarbures produits dans les gisements situés près de la ville de Raqqa, fief de Daesh dans le nord-ouest de la Syrie, à travers les villes frontalières d'Azaz (Syrie) et Reyhanli (Turquie) vers les ports turcs d'Iskenderun et Dörtyol. Sur la photo prise le 13 novembre dernier, on peut voir l'accumulation des véhicules automobiles transportant des produits pétroliers sur la route reliant la Turquie et la Syrie, près de la ville d'Azaz. Le renseignement spatial a également révélé qu'après avoir traversé la frontière, les camions-citernes et les véhicules lourds chargés du pétrole se dirigeaient vers les ports d'Iskenderun et de Dörtyol, équipés de quais spécialisés pour les pétroliers. Une partie du pétrole est chargée à bord des navires et envoyée pour traitement hors de Turquie, et le reste est vendu sur le marché intérieur.Le deuxième itinéraire démarre dans les champs pétrolifères sur la rive droite de l'Euphrate. La ville de Deir ez-Zor (en Syrie) est l'un des centres de production de pétrole contrôlés par Daesh. Elle abrite de nombreuses raffineries. Une accumulation de camions-citernes est constamment enregistrée dans cette région. Le ministère russe a présenté des images de colonnes de véhicules à courte distance les unes des autres. Les images prises par satellite le 18 octobre dernier dans les environs de Deir ez-Zor ont permis de découvrir au moins 1722 camions-citernes garés sur des parkings non aménagés en dehors des routes.Les images prises au mois d'août présentent des centaines de camions-citernes et de poids lourds allant vers la frontière turque et vice-versa.Une grande partie du pétrole transféré des régions orientales de la Syrie arrive à la raffinerie turque de Batman, à 100 km de la frontière syrienne. Le troisième itinéraire de transport du pétrole vers la Turquie prend sa source dans les champs de pétrole situés dans le nord-est de la Syrie et dans le nord-ouest de l'Irak. Il passe à travers les villes frontalières de Karatchok et de Cham Khanik sur le territoire syrien et à travers les villes irakiennes de Tavan et de Zakho.A l'heure actuelle, au moins 8500 camions-citernes sont engagés dans le trafic de produits pétroliers. Ils transportent quotidiennement jusqu'à 200.000 barils de pétrole. A Moscou, on indique que l'aviation russe continuera de frapper les sites des infrastructures pétrolières de Daesh, appelant la coalition occidentale à en faire de même.