Algérie

Les présumés assassins de l'entrepreneur Slimana devant le juge aujourd'hui



Les treize personnes impliquées dans l'enlèvement et l'assassinat de l'entrepreneur Hand Slimana, le 14 novembre 2010 à Aghribs, seront présentées aujourd'hui devant le juge du tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou, tandis que le quatorzième accusé est toujours en fuite.
Cette affaire, pour rappel, avait défrayé la chronique en Kabylie et fait couler beaucoup d'encre. Les auteurs présumés sont majoritairement originaires de la wilaya de Tizi Ouzou.
Ils se faisaient passer pour un groupe islamique armé pour racketter des citoyens depuis 2009 dans les quatre coins de la wilaya. Ce réseau de grand banditisme, qui a semé la terreur pendant plus d'une année, est impliqué dans pas moins de 19 affaires criminelles, dont trois enlèvements.
Les treize malfaiteurs sont poursuivis pour huit chefs d'inculpation, dont homicide volontaire avec préméditation, constitution de groupe de malfaiteurs, enlèvement en vue d'exiger une rançon, commercialisation d'armes à feu et munitions de guerre, vol qualifié avec utilisation d'armes à feu , port d'armes de guerre sans autorisation et blanchiment d'argent en provenance de terrorisme.
Pour rappel, au soir du 14 novembre 2010, l'entrepreneur de travaux publics Hand Slimana, âgé de 48 ans et père de 5 enfants, qui se dirigeait à bord de son véhicule vers son village Imekhlaf dans la commune de Fréha, en provenance de la ville d'Azazga en compagnie de son cousin Omar Slimana, sont tombés dans un faux barrage dans la forêt Bouhlalou, dans la commune d'Aghribs.
Le barrage a été dressé par trois individus armés et encagoulés. L'un d'eux, I. Sofiane, âgé de 23 ans, a ouvert le feu avec une kalachnikov sur Hand qui avait tenté de s'enfuir le blessant grièvement, alors que son cousin serait retenu pendant une semaine dans une maison à Mekla qui appartient à un certain B. Mohand.
Après quatre jours, il rendra l'âme dans une clinique de la ville de Tizi Ouzou, tandis que les ravisseurs de son compagnon exigeaient une rançon de 15 milliards de centimes pour sa famille contre sa libération. Au même moment, une forte mobilisation des citoyens et des comités des villages de la région d'Ath Jennad ont poussé les kidnappeurs à renoncer à leur chantage. Les ravisseurs ont fini par libérer l'otage après une semaine de captivité sans le versement d'aucune rançon. Sa captivité s'est déroulée dans des conditions inhumaines.
Un accident de la circulation à l'origine de démantèlement du réseau
Depuis la libération de l'otage, les éléments de la gendarmerie de la circonscription de Fréha, ont mené une enquête qui a duré plusieurs mois. Ils ont découvert que le groupe n'est pas un groupe islamiste armé.
Un accident de la circulation ayant mis en cause l'un des membres de ce réseau a été à l'origine de la clarification de cette affaire et l'arrestation des 13 malfaiteurs. Le 2 janvier 2011, 3 membres de ce vaste réseau percutent un pylône électrique dans la commune de Timizart, commune voisine de Fréha. Les occupants du véhicule ont abandonné leur voiture, ce qui a suscité des soupçons pour les citoyens de la région qui n'ont pas hésité à avertir la gendarmerie de Fréha.
Ces derniers, après investigations, ont découvert que le véhicule en question appartient à un certain T. Boussad qui a déjà purgé une longue peine de prison.
C'est à partir de cet accident de la circulation et l'arrestation du propriétaire du véhicule que les autres membres du réseau ont été démasqués. Ce réseau a des ramifications jusque dans le sud du pays où ses membres achetaient des armes à feu pour commettre leurs forfaits et terroriser la population de la wilaya de Tizi Ouzou. Ils ont, en l'espace d'une année, enlevé trois personnes, attaqué 7 bars et 3 commerçants ainsi que trois camions de transport de boissons alcoolisées, en se faisant passer pour un groupe islamiste armé affiliée à la nébuleuse organisation El Qaïda.
Rappelons que 70 personnes ont été enlevées à Tizi Ouzou depuis la fin de l'année de 2005. Si la plupart des victimes ont versé des sommes colossales, s'élevant parfois à plusieurs milliards de centimes, d'autres ont été libérées sans contrepartie grâce à la mobilisation des citoyens de la région. Par ailleurs, trois victimes ont été exécutées. Le premier était un certain Morceli de la localité de Makouda en 2006, et un autre jeune du village el Bir, dans la commune de Maâtkas en 2011, après que les villageois aient tenté de le libérer des mains d'un groupe armé.




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