Algérie

Les présidentielles de tous les enjeux


Les présidentielles de tous les enjeux
A l'ouverture de la campagne électorale, fortement ébranlée par le triple attentat commis vendredi dans le quartier d'Héliopolis (quartier au nord du Caire) et dans la péninsule du Sinaï doublement visée à Al Tour (chef-lieu de la province du Sud-Sinaï et de ses stations balnéaires de la mer Rouge, dont l'emblématique Charm-el-Cheïkh), l'ombre d'al Qaïda plane dangereusement sur l'Egypte en quête de transition maîtrisée et en rupture avec l'ère dynastique des Al Moubarak et de la gouvernance autocratique de la confrérie des Frères musulmans, bottée en touche et décrétée, depuis décembre, « organisation terroriste ». Dans cette stratégie de la terreur, la facture est lourde pour les forces de sécurité et l'armée, cibles privilégiées des attaques d'al Qaïda qui ont fait, en 10 mois, 500 morts, selon le gouvernement intérimaire mis en place le 3 juillet par le général Abdel Fattah al-Sissi après l'arrestation de Mohamed Morsi. Si la main criminelle d'al Qaïda a longtemps sévi au Sinaï, la responsabilité des Frères musulmans est également évoquée par le pouvoir qui leur oppose une guerre sans merci pour « en finir avec le terrorisme ». La facture est lourde : plus de 1.400 islamistes tués et 15.000 autres mis en détention, selon un bilan présenté par des ONG. A l'approche de ce rendez-vous décisif, le bras de fer se durcit. Des « procès de masse sans précédent dans l'histoire récente », qualifiés comme tels par l'ONU, ont conduit à la condamnation à mort prononcée, la semaine dernière, par un tribunal de Minya (au sud du Caire) contre un groupe de 683 personnes dont le guide suprême de la confrérie, Mohamed Badie. Hier, 102 partisans de Morsi ont été condamnés à 10 ans de prison pour des violences commises lors des manifestations organisées dans la région d'El Dahir, selon l'agence égyptienne Mena. Outre les islamistes, le pouvoir intérimaire s'en est pris aussi aux militants de la contestation libérale et laïque, inquiets d'un retour en force des militaires au sommet de l'Etat. La guerre des tranchées caractérise la campagne qui doit prendre fin dans trois semaines. Une campagne qui sera, pour le favori en puissance, aux couleurs de la « stabilité, sécurité et espoir ». L'ancien chef de l'armée, Abdelfattah Al-Sissi, désavoué par les acteurs de la révolution du 25 janvier après avoir été porté aux nues par les millions d'Egyptiens descendus dans la rue pour réclamer le départ du président islamiste, brandit l'étendard du nationalisme pour « réaliser le rêve de la nation » menacé par la déferlante terroriste. Il a promis, sur son Twitter, de « travailler dur ». Il en appelle à la responsabilité de tous pour « construire cette nation ». Quelles chances pour son unique rival nassériste, représentant une figure emblématique de la gauche et se voulant incarner les idéaux de la révolution de 2011 ' Quasi nulles, selon la plupart des observateurs. Arrivé à la 3e position aux présidentielles de 2012, le concurrent Hamdeen Sabbahi, dénonçant la poursuite des « politiques menées sous Moubarak », a placé, depuis Assiout, sa campagne électorale sous le sceau de la lutte contre « la corruption, la tyrannie et la pauvreté ». Il veut gagner la confiance populaire pour changer de cap et initier les chantiers du changement. Arrivera-t-il à puiser dans le riche réservoir des démunis et de la jeunesse révolutionnaire désenchantée '


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