Algérie

Les préparatifs avancent, mais la fièvre tarde à monter



Les préparatifs avancent, mais la fièvre tarde à monter
Les radios angolaises diffusent en boucle l'hymne officiel de la Coupe d'Afrique des nations (CAN), mais la fièvre footballistique ne s'est pas encore emparée du pays, à moins de dix jours du coup d'envoi de la compétition (10-31 janvier). « Le moment est arrivé d'avoir confiance, de croire à un changement. Plus d'image en noir et blanc, plus de blessures ouvertes », répètent à l'envi les chanteurs de Angola pays du futur. Ajoutant sa voix, le président José Eduardo dos Santos a appelé ses compatriotes à se mobiliser. « Nous avons tous le devoir de bien organiser la CAN », a-t-il dit dans son message pour le nouvel an. L'Angola, déchiré pendant 27 ans par une guerre civile particulièrement dévastatrice (1975-2002), espère profiter de cette compétition pour ancrer son retour sur la scène internationale. Sa manne pétrolière ' qui lui vaut déjà beaucoup d'attentions ' lui a permis de financer la construction de quatre stades flambant neufs dans les villes hôtes de la CAN : la capitale Luanda, Lubango (sud), Benguela (ouest) et Cabinda (enclavé en République démocratique du Congo). Réalisés par l'entreprise chinoise Synohidro Corporation, les travaux ont été terminés à la dernière minute et les stades inaugurés un à un entre le 27 et le 30 décembre. Le pays s'est également doté de 25 nouveaux hôtels et a rénové l'aéroport de Benguela pour l'occasion. Pleurer de joie Avec photos en une et accents triomphalistes, la presse d'Etat célèbre chaque jour ces réalisations. « Le stade Tundavala (Lubango) fait pleurer de joie », titrait encore mardi le Jornal de Angola. Mais dans les rues de Luanda, cette ferveur n'est pas encore perceptible. A une semaine du coup d'envoi, seuls quelques vendeurs ambulants ont commencé à offrir des drapeaux angolais ou des écharpes aux couleurs de la sélection nationale, les Palencas Negras. Dans un pays où les deux tiers de la population vivent avec moins de deux dollars par jour, les préoccupations restent ailleurs. « Je ne vais pas acheter de billets parce que je n'ai pas le temps d'aller au stade. Je dois travailler », lance ainsi Zé, gardien à Luanda. « Confusao » Les billets viennent juste d'être mis en vente dans les succursales des banques BAI et BPC, avec plusieurs jours de retard. Et contrairement aux plans initiaux, ils ne seront pas disponibles sur internet. « Il y aura beaucoup de ''confusao'' autour de l'achat des billets », prévoit Figueredo, un fan de foot qui compte assister aux matches. Ce terme, quasiment intraduisible, est récurrent en Angola, où il s'applique aussi bien aux embouteillages sans fin, qu'aux tracas administratifs ou à la corruption. Beaucoup craignent que cette « confusao » complique le déroulement de la CAN. Elle s'est déjà emparée des consulats angolais, où il faut en moyenne six semaines pour décrocher un visa. En vue de la compétition, le ministre des Sports avait promis de faciliter les procédures pour les supporters, en les exemptant de l'obligation de fournir une « lettre d'invitation officielle ». Mais le vice-ministre de l'Intérieur, Eduardo Martins, l'a contredit lundi, en rappelant que les supporters devront obtenir ce document auprès d'agences de voyages accréditées par l'Etat. « Qui vient de son propre chef aura des difficultés à rentrer », a-t-il mis en garde. Des déclarations peu compatibles avec l'hymne officiel de la CAN, qui assure : « Pour les matches main dans la main, tu es bienvenu en Angola ! L'Angola t'ouvre ses bras ».


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)