Algérie

Les préoccupations locales en tête d'affiche



Contrairement à la veille où elle affichait presque complet, la plénière d'hier mardi au niveau de l'Assemblée populaire nationale était caractérisée par une présence clairsemée de députés.M. Kebci - Alger (Le Soir) - Poursuivant, hier mardi, les débats autour du plan d'action du gouvernement présenté la veille, lundi, par le Premier ministre et ministre des Finances, les membres de l'Assemblée populaire nationale se sont distingués d'abord par un très fort taux d'absentéisme avec peu d'entre eux qui ont daigné se présenter. D'ailleurs, certains d'entre eux, faute d'être présents sur les lieux, ont vu leurs interventions annulées. Ensuite, par leurs interventions axées exclusivement ou presque sur des «préoccupations locales», ce qui a fait dire à un député indépendant d'une wilaya du centre du pays qu'on «se croirait dans une assemblée locale».
En effet, nombre d'intervenants ont carrément zappé le plan d'action du gouvernement, préférant réclamer, qui la levée du gel sur un projet de centre hospitalo-universitaire, qui l'accélération de la cadence dans la réalisation d'une pénétrante autoroutière, qui d'autre, la levée de gel sur un projet industriel.
Pour les députés, rares, qui ont traité du plan d'action du gouvernemental, et tout en saluant sa vision globale à même, selon eux, de «développer les différents secteurs et mettre en ?uvre le programme du président de la République», ils ont relevé à l'unanimité le manque, voire l'absence de chiffres et des délais d'exécution des différents projets contenus dans ledit plan.
Un député du front el Moustakbal a ainsi relevé le «manque d'un échéancier pour la concrétisation de ce plan d'action pourtant ambitieux». Ceci, non sans préconiser «la numérisation de tous les marchés publics et l'ouverture de banques pour, selon lui, endiguer le marché parallèle de la devise». Un autre parlementaire du parti du Front de libération nationale a réclamé «l'augmentation du seuil minimum des salaires, et la rationalisation des dépenses publiques» pour, a-t-il expliqué, «rehausser le pouvoir d'achat des citoyens et ainsi leur niveau de vie».
Le climat des affaires n'a pas été omis.? Un député du Mouvement de la société pour la paix ayant plaidé pour une loi sur l'investissement «claire, souple et stable».?
Ce qui, selon lui, attirera les investisseurs étrangers en établissant «les règles d'un système bancaire fort et l'amendement de la loi sur la monnaie et le crédit par l'introduction des principes de la finance islamique en vue de drainer un plus grand nombre d'investisseurs».
Autre préoccupation évoquée par un autre député, les gestionnaires qui seraient, selon lui, tétanisés» du fait d'une loi sur la dépénalisation de l'acte de gestion qui est toujours floue et n'encourage nullement les responsables locaux, qui sont encore aussi hésitants. Pourtant, faut-il le rappeler, le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire avait transmis, le 28 août dernier, aux walis, walis délégués, secrétaires généraux des wilayas et les chefs de daïra, une instruction présidentielle. Une instruction qui porte sur «la protection des responsables locaux» qui a été adressée le 25 août au ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, au ministre de la Justice, le commandant de la Gendarmerie nationale, le directeur général de la sécurité intérieure et le directeur général de la Sûreté nationale. «Le climat des affaires dans notre pays enregistre ces derniers mois, un recul de la cadence des investissements, qui se traduit par l'hésitation des investisseurs à entamer des projets à cause des lenteurs dans le traitement des dossiers relatifs à l'investissement local», peut-on lire dans cette instruction présidentielle.
Les séances de débat du plan d'action du gouvernement à l'APN se poursuivront, aujourd'hui, avec, dans l'après-midi, les interventions des chefs des groupes parlementaires.
Demain jeudi, la séance parlementaire sera consacrée à la réponse du Premier ministre aux questions des députés et à l'adoption du plan.
M. K.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)