Les premiers résultats avantagent les conservateurs

Les résultats partiels laissent voir que les conservateurs, hostiles au président Mahmoud Ahmadinejad, en sortiraient vainqueurs. Le nouveau parlement iranien devrait donc garder sa configuration actuelle. Une large domination des conservateurs et ce, en dépit d'un important renouvellement. C'est ce qu'indiquent les résultats publiés samedi et portant sur les deux-tiers des 290 sièges du nouveau Majlis. Le «Front Uni des conservateurs», qui affiche clairement son opposition à M. Ahmadinejad, semble avoir largement dominé en province l'autre grande coalition conservatrice, le «Front de la persistance de la révolution islamique» soutenant le président, selon les indications partielles, confuses et souvent contradictoires données par les médias iraniens. A Téhéran, après décompte de la moitié des bulletins, le «Front uni», dirigé par le président du Parlement sortant, Ali Larijani, arrivait en tête avec 14 sièges contre 10 au «Front de la persistance». Une autre coalition conservatrice critique à l'égard de M. Ahmadinejad, le «Front de la résistance» dirigé par l'ancien patron des Gardiens de la révolution Mohsen Rezai, pourrait réaliser un bon score en province, selon les mêmes informations. Comme prévu, les réformateurs, qui avaient largement boycotté le scrutin de vendredi pour protester contre la répression dont ils ont été victimes depuis 2009, devraient être quasiment absents dans le futur Majlis. L'évaluation de la situation était toutefois rendue difficile, dimanche, par le fait que les annonces officielles ne mentionnent pas l'appartenance des élus, et qu'un certain nombre d'entre eux figuraient en même temps sur plusieurs listes opposées comme cela est fréquent en Iran. De plus, près de la moitié des élus seraient, selon les médias, des «indépendants» n'ayant pas bénéficié de l'appui des grandes coalitions conservatrices et dont l'allégeance politique demeure pour l'instant inconnue. Enfin, plus de la moitié des élus connus dimanche étaient des nouveaux venus, un grand nombre de parlementaires sortants n'ayant pas réussi à se faire réélire. Dans ce contexte, médias et partis multipliaient dimanche les annonces les plus contradictoires, toutes invérifiables et souvent manifestement peu crédibles. Les résultats complets définitifs devraient être connus lundi, selon les autorités.