Les premiers pas dans le développement

En Suède, c'est le boom dans les exportations du bois qui a joué un rôle important dans la croissance économique enregistrée durant la deuxième moitié du XIXe siècle dans ce pays, à côté, bien sûr, de la croissance de la production agricole et du fer. Ce boom spectaculaire des exportations du bois était le résultat de la combinaison d'une forte demande mondiale, d'un prix bas et d'un esprit d'entrepreneur reconnu.À la fin du XIXe siècle, la Suède a réussi à asseoir son essor économique sur une petite base industrielle, flexible et compétitive.
Au Danemark, l'économie s'appuyait au XIXe siècle sur l'exportation du blé et du bétail.
Ce pays a connu une crise économique, avec la baisse très forte du prix du blé dans les années 1870. Les importations ont dépassé les exportations dans les années 1880.
Mais la production du bétail et du lait a enregistré une forte augmentation tout au long du XIXe siècle. Les quatre-cinquièmes de la production de lait étaient exportés. De même que l'augmentation spectaculaire de l'exportation de viande de porc.
Ceci a posé le problème de l'incompatibilité de l'exportation à grande échelle, d'un côté, et le nombre important de petits producteurs, de l'autre. C'est, alors, la naissance de la coopérative de services pour rassembler la production et la commercialisation et aussi pour fournir les intrants, le matériel et les pièces de rechange.
Avec la coopérative, et à la différence des autres pays européens, le Danemark a trouvé l'instrument qui rendait compatible la production dans des fermes de petite dimension avec une demande internationale à grande échelle.
Si sa base industrielle est restée modeste, le Danemark a réalisé une croissance remarquable dans le secteur des services : transports et communications, finances et commerce, fortement implantés à Copenhague.
En Norvège, le développement était basé sur l'exportation comme dans les deux autres pays scandinaves : Suède et Danemark.
Mais, en Norvège, les exportations s'appuyaient sur le secteur des services. En 1880, le transport maritime comptait pour 45% du total des exportations norvégiennes. L'industrialisation a été très lente et ne s'est pas accompagnée de la modernisation de l'agriculture comme dans les autres pays scandinaves.
Alors ce pays a connu une prospérité remarquable dans les villes et une stagnation dans les campagnes.
À jeudi prochain pour la suite de notre analyse. Entre-temps, débattons sur les meilleurs moyens d'avancer vers un avenir de progrès et de prospérité pour tous les Algériens. À la tentation du pessimisme, opposons la nécessité de l'optimisme !
A. B.