Algérie

Les premières odeurs de la rentrée



Tout ce que compte la République comme députés et sénateurs s'est donné rendez-vous, aujourd'hui, à Alger. C'est la rentrée pour les représentants du peuple. Si les sénateurs en sont à leur énième séance plénière, de nombreux députés assisteront pour la première fois à l'inauguration d'une saison parlementaire. Jeunes pour nombre d'entre eux, ils attendaient avec une pointe d'impatience que reprennent les activités des deux chambres du Parlement pour s'essayer au métier de parlementaire.Les discours d'orientation de premiers responsables des deux pendants du pouvoir législatif sont importants en la circonstance. MM. Salah Goudjil et Ibrahim Boughali aborderont sans doute la question des prochaines élections locales. Ils évoqueront l'importance d'un pareil événement sous l'angle du principe démocratique, de la suprématie de la volonté populaire sur toutes les institutions de la République. Ils retiendront l'exceptionnelle mobilisation des Algériens pour venir en aide aux régions du pays, meurtries par des incendies criminels. Ils pointeront un doigt accusateur en direction des deux organisations terroristes, le MAK et Rachad, qui ont fomenté un véritable attentat contre la stabilité du pays. Ils assureront le soutien infaillible des institutions qu'ils président à la décision de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc.
Ce genre de positions doit être formulé au sein du pouvoir législatif. Même si cela paraît «redondant», il est toujours nécessaire de rappeler à l'opinion nationale, mais également aux amis et aux ennemis du pays que la nouvelle Algérie n'oublie rien et quoi qu'il advienne, elle poursuivra son chemin vers une démocratie véritable, loin des dérives «démocratistes» où ses ennemis veulent la pousser. Elle en a fait la preuve à chaque fois que c'est nécessaire au niveau populaire et l'a admirablement confirmé avant-hier en démontrant la puissance de sa diplomatie. L'Union africaine a frémi en sentant le retour de l'Algérie et prochainement, ce sera la Ligue arabe qui retrouvera des couleurs et de la dignité.
Cela pour le principe qui met tous les patriotes de ce pays d'accord indépendamment de leurs couleurs politiques. Mais la politique, c'est aussi des jeux d'alliances et d'intérêts croisés. Dans cet ordre d'idées, on retiendra le retour magistral au-devant de la scène du FLN. Réglée grâce à la victoire du vieux parti aux élections législatives, la désormais ancienne crise du FLN cédera la place à la mobilisation des militants pour ancrer le parti et lui donner le second souffle, nécessaire dans le projet d'édification d'une société politique démocratique. En tant que chef du parti majoritaire et donc de la majorité présidentielle, son secrétaire général, Abou El Fadl Baâdji, a la lourde responsabilité de convaincre les Algériens de l'utilité du pouvoir législatif. Ce ne sera pas une mince affaire et l'on n'attend pas des résultats dans le court terme. C'est un travail de longue haleine.
Il reste, cependant, que si la rentrée politique s'annonce certainement «palpitante» pour les acteurs politiques, elle n'apportera aucune information «spectaculaire» pour l'opinion nationale. En d'autres termes, il n'y a rien à se mettre sous la dent. Cela n'empêchera pas les députés et les sénateurs de plancher sur le Plan d'action du gouvernement et la loi de finances 2022. Dans le lot, les Algériens attendent de l'opposition qu'elle les éclaire sérieusement sur les enjeux de l'heure en apportant la contradiction, pour le grand bien du débat démocratique.


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