Algérie

Les précurseurs chimiques des drogues font craindre le pire


Un séminaire est organisé depuis hier à l'hôtel El Aurassi à Alger autour de la lutte contre la production illicite de drogues de synthèse, un produit très dangereux fabriqué à partir de précurseurs chimiques destinés initialement à la fabrication de médicaments, d'aliments, textile, cosmétiques ou d'armes.

 Organisé par l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT), le séminaire a vu la participation des services de sécurité (Gendarmerie, Police), de magistrats, d'experts dans le domaine ainsi que des représentants des Nations unies en charge du dossier. L'événement s'inscrit également dans le cadre d'un partenariat avec le réseau EuroMed de coopération et de lutte contre la drogue et dont l'objectif est de renforcer les capacités de lutte contre un fléau qui n'épargne désormais aucun pays.

 Même si la drogue de synthèse n'a pas fait encore son apparition dans notre pays, le directeur général de l'ONDLT Abdelmalek Sayeh a mis en garde en appelant à ne pas baisser la garde devant «l'expansion médiatique» du fléau.

 «Ceci nous dicte d'adopter des voies et moyens afin de mettre fin au flux de précurseurs chimiques entrant dans la fabrication de l'héroïne et de les appliquer à la lutte contre le trafic des produits chimiques employés pour la fabrication de la cocaïne et d'autres drogues illicites» a déclaré M Sayeh qui rappelle par ailleurs que l'Algérie a ratifié avec réserve la convention des Nations unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes conclue à Vienne le 20 décembre 1988.

 Le directeur général de l'ONDLT a indiqué hier lors de son discours d'ouverture que les précurseurs chimiques, même soumis à un contrôle international draconien, font souvent l'objet de transformation et de contrebande sous différentes formes. M. Sayeh a insisté sur l'importance d'un contrôle plus rigoureux sur la circulation de ces produits, appelant à sensibiliser les importateurs et les utilisateurs des précurseurs chimiques quant aux dangers qu'ils représentent. «Les organisations criminelles font tout pour avoir ces précurseurs chimiques, pouvant ainsi menacer la sécurité de plusieurs pays», a-t-il déclaré. La communauté internationale est réellement très préoccupée par la prolifération des drogues de synthèse et leur impact sur la santé des personnes.

 Depuis 1999, neuf pays du bassin méditerranéen, à savoir l'Algérie, l'Espagne, la France, l'Italie, le Liban, Malte, le Maroc, le Portugal et la Tunisie ont décidé de joindre leurs efforts avec le groupe Pompidou (Groupe de coopération en matière de lutte contre l'abus et le trafic illicite des stupéfiants) pour faire face au danger de la prolifération du fléau dans leurs sociétés respectives. Le secrétaire exécutif du groupe Pompidou, Patrick Pennincks, a fait savoir hier que les frontières des pays ne doivent absolument pas être un obstacle dans la coopération dans la lutte contre ce type de drogue.

 Le représentant du groupe Pompidou qui s'est félicité de l'engagement de l'Algérie aux côtés du Conseil de l'Europe depuis des années appellera à la mise en place d'une «stratégie cohérente» qui ne se limite pas seulement à la lutte policière contre les trafiquants. Un travail de sensibilisation et une politique intégrant toutes les professions doivent également être mises en branle dans le cadre de cette stratégie.

 Le séminaire s'étalera sur deux journées. Plusieurs experts des pays étrangers, notamment d'Italie, de France, Suisse et de Jordanie devraient intervenir et suggérer des mécanismes de lutte contre une nouvelle forme de drogue facile à préparer et qui fait plus de dégâts que toutes les autres substances réunies.


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