Algérie

Les précisions de la présidence tunisienne



Les propos du président Béji Caïd Essebsi à La Stampa, signifiant l'aval de la Tunisie à une attaque des pays occidentaux contre Daech en Libye, a suscité une grande polémique.Le président tunisien a, en fait, répondu par une affirmative conditionnée à une question directe : «Les pays occidentaux évoquent la possibilité d'une intervention militaire contre Daech en Libye.Vous, qu'en pensez-vous '» Plusieurs médias ont donc relevé que le Président tunisien n'a pas riposté par un «non» systématique. Les médias ne se sont pas beaucoup attardés sur les réserves d'Essebsi, soulignant qu'il faut «cibler exclusivement Daech, prévenir les dégâts collatéraux et agir en concertation avec l'ONU». Plusieurs médias ont donc considéré que la position tunisienne était d'habitude plus prudente sur la question. Du coup, les lecteurs ont eu droit à des titres du genre : «Essebsi affirme qu'il est pour une intervention militaire et des frappes faisant mal à Daech en Libye» ou, plus raisonnable, «Béji Caïd Essebsi favorable à une intervention militaire en Libye sous certaines conditions.» Un journal de la place à Alger est allé jusqu'à dire : «Essebsi abandonne le principe de ??compromis'' avec l'Algérie». Les médias ont donc perçu un changement de ton dans la position tunisienne, ce qui n'est pas du tout le cas, selon la présidence tunisienne, qui est intervenue pour apporter des précisions.«Rien n'a changé»En réponse à une demande de précisions d'El Watan concernant cette polémique, le porte-parole de la présidence tunisienne, Moez Sinaoui, a déclaré que les propos du Président sont les suivants : «Le cas échéant, nous ne sommes pas contre une frappe chirurgicale qui cible exclusivement Daech et qui aura le moins possible de dommages collatéraux. Nous souhaitons qu'elle se fasse en coordination avec les Nations unies.» Béji Caïd Essebsi a rappelé que la Tunisie avait été informée avant l'attaque américaine visant Daech le 19 février dernier à Sabratha.Le porte-parole de la présidence tunisienne a insisté sur le fait que «les constantes de la politique extérieure tunisienne n'ont pas changé. Nous sommes toujours contre une intervention militaire étrangère en Libye et défendons une solution basée sur le dialogue politique et le consensus des Libyens entre eux». Moez Sinaoui a rappelé que «la Tunisie a, dès le départ, défendu cette thèse et abrité plusieurs pourparlers qui ont abouti à l'accord sur l'actuel gouvernement de réconciliation nationale libyenne. La Tunisie a également abrité ce gouvernement avant qu'il ne se déplace à Tripoli. Nous accueillerons incessamment une nouvelle réunion du Dialogue national libyen, prévue cette semaine.»TractationsA propos de cette rencontre, citée par M. Sinaoui, les belligérants libyens ne sont pas tous d'accord sur sa tenue. En effet, d'une part, la présidence du Parlement de Tobrouk exige la tenue de cette réunion pour que le Dialogue national valide l'amendement de l'article 8 de l'accord de Sekhirat et accepte que ce soit le Parlement qui dispose de l'autorité de nomination de la hiérarchie militaire. D'autre part, les gens de Tripoli ne sont pas favorables à cette réunion et ses conséquences éventuelles. «Les chances de tenue de cette réunion sont infimes», selon le politologue Ezzeddine Aguila.A Toubrouk, les tractations se poursuivent au sein des parlementaires de la commission 6+6, qui cherchent à aplanir les difficultés pour réunir le Parlement, afin d'amender la «petite Constitution» et voter la confiance au gouvernement de Fayez Sarraj. Au même moment, une autre frange de parlementaires cherche plutôt à réunir le Parlement à Ghedames le mercredi 3 mai, «vu l'impossibilité de tenir cette réunion à Tobrouk et l'urgence d'accorder la confiance au Parlement», selon le député Salah Zoubik.




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