Algérie

Les précisions de Hamid Grine



Les précisions de Hamid Grine
Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a qualifié, hier, dans un point de presse à la bibliothèque El Hamma, certains titres de journaux « d'épiceries » et de « superettes ». Sur les 155 quotidiens qui existent actuellement, une vingtaine seulement, selon lui, a un impact sur le marché. « Sur cette vingtaine, une dizaine fonctionne comme de véritables entreprises, prend en charge les droits sociaux des journalistes, leur délivre des cartes professionnelles et leur verse des salaires acceptables. Les autres sont des superettes, des épiceries. Ils ne comptent aucun journaliste professionnel et n'assurent pas la couverture sociale de leurs salariés », fait-il savoir en marge d'une conférence-formation sur le Conseil de presse du Québec (CPQ). Il a estimé qu'il vaudra mieux, pour les journaux qui ne peuvent compter sur leurs ventes, ne disposent pas d'informations crédibles, n'honorent pas les salaires de leurs employés, qu'ils mettent la clé sous le paillasson.« Il est vrai qu'il y a une crise dans la presse écrite. Il faut savoir que la baisse de la publicité n'est pas propre à l'Algérie, d'autres pays vivent la même situation », signale-t-il. Toujours dans ce contexte, le ministre a précisé qu'il ne fallait pas attendre des « miracles » du projet de loi relatif à la publicité. D'ailleurs, il a relevé que ce projet, qui est programmé à l'APN, est de moindre importance que celui relatif aux agences de communication. « Le projet de loi sur la publicité, c'est juste une loi pour régir le secteur de la publicité. Celui des agences de communication, c'est pour mettre fin à l'anarchie dans ce secteur. Il y a plus de 4000 agences dont certaines sont sérieuses tandis que d'autres ne versent que dans les prospectus », constate-t-il en estimant, par ailleurs, qu'une autorité de régulation pour la presse écrite n'est pas « utile ». Il indique que même si la loi le stipule, la mise en place de cette autorité n'est pas utile vu l'évolution de la presse écrite et vu aussi l'installation prochaine d'un conseil d'éthique professionnelle.« Une autorité de régulation est primordiale dans l'audiovisuel mais pas dans la presse écrite. D'autant plus que le conseil d'éthique va s'autosaisir de tous les problèmes liés à la déontologie. Mais chaque chose en son temps. Le plus important pour le moment, c'est que nous sommes en train de nous mettre en conformité avec la nouvelle constitution », dit-il. Il a annoncé que l'élection de la commission permanente d'octroi de la carte de journaliste professionnel est pour bientôt ainsi que l'élection du conseil d'éthique professionnelle. Il a précisé à ce propos que si le problème du siège pour la commission est réglé, il n'en est pas de même pour le conseil. « Le siège du conseil doit faire honneur à la fonction de ce dernier », note-t-il en rappelant que la désignation d'un président à la tête de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel relève des prérogatives du président de la République. Le ministre a souligné que l'Etat algérien s'est montré extrêmement tolérant vis-à-vis des chaînes de télévision privées mais qu'il ne fallait pas dépasser les lignes rouges. « De nouvelles fréquences seront allouées mais c'est à l'autorité de régulation de déterminer si les chaînes de télévision répondent ou non au cahier de charges. Aucune chaîne de télévision ou de radio privée ne peut être créée sans l'accord des autorités », précise-t-il en révélant que les chaînes de télévision privées accréditées ont fait un saut qualitatif. Interpellé sur les attaques de certains médias français contre l'Algérie, le ministre a signalé que la presse française est libre au même titre que la presse algérienne. « Si des médias algériens s'attaquent à la France, je ne permettrai pas que la partie française me saisisse pour protester. La ministre française de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, qui a effectué dernièrement une visite de travail en Algérie, a été surprise de la liberté de la presse dont jouissent nos journaux », confie-t-il.Evoquant la conférence sur le Conseil de presse du Québec qui entre dans le cadre des sessions de formation au profit des médias, le ministre a déclaré qu'un bon journaliste, ce n'est pas celui qui se montre objectif, car l'objectivité totale n'existe pas, mais celui qui se montre « rigoureux, exact et qui n'a pas d'états d'âme ». « Une conférence sera organisée jeudi prochain à Constantine, où j'effectuerai une visite, sur la couverture médiatique de la manifestation Constantine, capitale de la culture arabe 2015 », annonce-t-il en faisant part d'une autre visite qu'il compte effectuer demain à Oum El Bouaghi.




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