Algérie

Les prêches incendiaires nourrissent l'extrémisme



Les prêches incendiaires nourrissent l'extrémisme
En effet, l'école est la première tribune utilisée pour instiller à petites doses cet endoctrinement porté par des enseignants tout acquis à la cause intégriste qu'ils défendent et qu'ils veulent voir se réaliser en «convertissant» ces enfants à l'esprit vierge et encore en formation. Les coursd'éducation religieuse se transforment en prêches virulents contre les «kouffar» (mécréants) et les autres religions s'appuyant sur l'Histoire travestie et détournée pour exalter les conquêtes islamiques glorifiant la force des armes et la violence comme seul moyen à même d'instaurer l'Etat islamique. L'Etat et le gouvernement actuels sont tenus pour laïcs et bien loin des préceptes de l'Islam, ce qui désigne les institutions et les responsables comme étant des suppôts de la mécréance et donc des entités dont il faut, si ce n'est se débarrasser, du moins s'en démarquer. La graine est semée et tout le long du parcours scolaire, d'autres enseignants prendront le relais pour bien asseoir ces concepts et radicaliser encore plus ces jeunes esprits déjà pollués par leurs prédécesseurs.Les programmes officiels élaborés par le ministère de l'Education nationale sont expédiés en quelques heures pour se consacrer exclusivement à ces cours soigneusement préparés pour agir sur les esprits et les soumettre à la cause. Professeurs d'éducation islamique, de langue arabe ou d'histoire et géographie rivalisent d'ardeur pour armer ces jeunes de ces concepts anachroniques etainsi leur faire accroire que leur environnement qui, normalement, devrait être exclusivement islamique, ne l'est plus et est totalement acquis à d'autres civilisations et d'autres cultures, celles occidentales sont les plus visées.Les effets de cet endoctrinement se manifestent même au niveau de la famille, l'enfant, fort de ces «connaissances», ne reconnait plus le milieu où il vit et tente d'agir pour le changer en refusant de faire certaines choses ou d'accepter une situation somme toute normale. Ce qui crée des conflits avec les s?urs et les frères et parfois avec les parents.Au niveau du quartier ou de la ville, ces jeunes sont pris en charge par des «cheikhs» autoproclamés exégètes et experts en théologie, décrétant à tout va ce qui est «halal» ou «haram», tout enfustigeant l'autorité en place tenue pour première responsable de «la dégradation des m?urs et de l'adoption d'un mode de vie et d'une culture haram par ce que n'étant pas conformes à leur interprétation et leur vision de l'Islam. Si au niveau des mosquées la situation est plus ou moins contrôlée et surveillée de près, de sorte que les prêches restent dans les limites d'un islam modéré et tolérant, dans les milieux jeunes, dans les quartiers populaires, le prosélytisme fait rage et on saute sur la moindre occasion pourvouer aux enfers telle ou telle personnalité politique ou responsable local pour avoir «fauté» sur tel ou tel concept ou par un comportement jugé indigne par ces «cheikhs».La dernière sortie du cheikh Abdallah Djaballah, le 24 janvier dernier, à Annaba illustre bien cette situation. En effet, parlant de la marche à Paris, l'homme à la calotte blanche fustigea tous ceux qui y avaient participé réservant sa colère aux têtes couronnées, les chefs de gouvernement et les ministres des Etats arabes. «Ils sont complices de ces insultes faites à notre Prophète (Qsssl) et à 1 milliard 700 millions de Musulmans à travers le monde et se rangent donc du côté de ces gens. Ils auront à répondre devant les Musulmans et Dieu de cettecomplicité», martela-t-il à l'adresse d'une assistance toute conquise.Ces déclarations, qui utilisent comme tremplin les caricatures du Prophète que tous les Musulmans ont condamnées, a été une tribune parfaite pour M. Djaballah pour traiter indirectement de Kouffar ces responsables et se présenter comme défenseur de l'Islam.L'intolérance et l'extrémisme sont entretenus et alimentés par des interprétations spécieuses auréolées par des faux exégètes qui empoisonnent la société tout entière. L'école est là pour perpétuer leurs idées destructrices.M. R.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)