La prise d'otages massive dans le complexe gazier d'In Amenas s'inscrit dans une longue liste d'opérations criminelles qui se sont déroulées dans le monde, avec des motivations diverses et des dénouements tragiques.
D'abord utilisées comme moyen de pression politique comme à Téhéran en 1979 (où 52 Américains ont été retenus à l'ambassade des Etats-Unis par 400 étudiants islamistes exigeant l'extradition de l'ex-chah d'Iran) et à Munich, les prises d'otages ont pris, ces dernières années, une dimension suicidaire typique du terrorisme islamiste, ce qui rend les marges de man'uvre plus minces.
La prise d'otages d'In Amenas est singulière vu la dangerosité du site, dans la mesure où le moindre coup de feu peut avoir des conséquences dramatiques. Dans tous les cas de prise d'otages, les autorités disposent de trois «manettes» : le renseignement, la négociation et la force.
- En Russie
Du 23 au 26 octobre 2002, plus de 800 personnes sont retenues pendant 57 heures par un commando tchétchène dans le théâtre de la Doubrovka, à Moscou. Après un assaut des forces spéciales russes, l'épilogue est tragique : 130 otages tués ainsi que les membres du commando, en majorité asphyxiés par les gaz utilisés. Si beaucoup ont dénoncé la brutalité de l'action russe, certains ont noté que le fait de sauver plus de 600 otages relève de l'exploit. La Cour européenne des droits de l'homme a condamné Moscou à payer 1,254 million d'euros aux victimes de l'assaut du théâtre Doubrovka en 2002. Les forces russes font un remake en septembre 2004, le jour de la rentrée des classes : dans une école à Beslan (Ossétie du Nord), un commando tchétchène prend en otage près de 1200 personnes, enfants, parents et enseignants. L'assaut des forces russes se solde par la mort de 331 personnes, dont 186 enfants et 31 preneurs d'otages, et fait quelque 400 blessés.
- En Afrique
Début mai 2000 au Sierra Leone, quelque 500 Casques bleus de l'ONU sont pris en otages par la rébellion du Front révolutionnaire uni (RUF). Les derniers Casques bleus, encerclés par les rebelles pendant plus de deux mois, seront libérés en juillet lors d'une opération menée par l'ONU avec un soutien logistique et aérien britannique.
- En Amérique latine
Le 7 décembre 1996 au Pérou, dans la résidence de l'ambassadeur du Japon à Lima, quelque 700 personnes sont prises en otages par un commando de guérilleros guévaristes du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA). Le 22 avril, après 126 jours de détention, alors qu'il ne reste plus que 72 otages ' les autres ayant été progressivement libérés ', l'assaut est donné. Les 14 membres du commando, un otage et deux militaires sont tués. Les 6 et 7 novembre 1985 à Bogota, 400 personnes sont prises en otages au Palais de justice par un commando du M19. Le lendemain, l'assaut militaro-policier fait une centaine de morts.
- En Iran
Le 4 novembre 1979 à Téhéran, 52 Américains sont retenus à l'ambassade des Etats-Unis par 400 étudiants islamiques exigeant l'extradition de l'ex-chah d'Iran, en traitement à New York. Ils sont libérés 444 jours plus tard, après l'échec d'une opération commando américaine en avril 1980.
- En Inde
Fin novembre 2008, un commando de dix hommes lourdement armés prend d'assaut plusieurs cibles à Bombay, dont deux hôtels de luxe.
Dans l'un d'eux, 93 touristes étrangers restent otages des islamistes durant 36 heures. La série d'attaques sur la deuxième ville d'Inde fera 166 morts, dont une trentaine d'étrangers.
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Posté Le : 20/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A B
Source : www.elwatan.com