S'exprimant à la veille de la Journée mondiale contre l'hypertension artérielle (HTA), le professeur Kheireddine Merad, dans des propos rapportés par l'APS, a dressé un tableau peu reluisant sur cette pathologie en Algérie. Â S'appuyant sur les chiffres obtenus à partir d'une série d'enquêtes et d'études multicentriques menées en milieu hospitalier, le Pr Merad, du CHU Mustapha Bacha et président de l'association algérienne d'hypertension artérielle (SAHA), a révélé que 35% de la population algérienne est atteinte de cette pathologie. Cette dernière maladie en engendre généralement d'autres telles les maladies cardio-vasculaires qui affectent 25% d'Algériens et qui sont à l'origine de 29% des décès enregistrés chaque année dans le pays. Mais ce qui reste inquiétant est que cette maladie touche de plus en plus de jeunes sujets, fera remarquer le Pr Merad. Â Cette maladie complexe s'explique en grande partie par la présence de facteurs de risques, à l'instar du tabagisme, du diabète, de la sédentarité et de l'obésité. Mais, dans son analyse, le professeur mettra l'accent sur le tabagisme qui demeure un facteur à risque prédominant et rappellera dans la foulée que les effets du tabac ne peuvent être réduits que si la législation est appliquée dans son intégralité et dans toute sa rigueur. Et pour mieux étayer son argumentaire, le Pr Merad fera savoir que 33% d'Algériens fument et moins de 2% enfument. En clair, le praticien fait allusion au tabagisme passif qui engendre les mêmes maladies que pour le fumeur. Et au Pr Merad de s'interroger sur les raisons de la non-application de la loi interdisant le tabac dans les lieux publics, loi pourtant votée par la chambre basse du Parlement en 2000, texte réglementaire qui prévoit des amendes contre toutes les personnes épinglées. Faisant un distinguo avec des pays où cette maladie a diminué, il dira qu'au moment où les facteurs de risques seront multipliés en Algérie par 3 dans les dix prochaines années, la tendance épidémiologique tend à se «normaliser» aux Etats-Unis, grâce surtout à une lutte efficace contre l'obésité. Idem pour les pays de l'Union européenne, notamment suite à l'application rigoureuse des lois nationales contre le tabagisme dans les lieux publics. Â Tout en refusant que ce fléau soit perçu comme étant une fatalité, le professeur avancera des chiffres éloquents et qui ne sont en fait que des signes avant-coureurs de la gravité de la situation. Ainsi, les milieux hospitaliers font état de 22% d'Algériennes obèses et jusqu'à 48% de sujets enregistrant une masse abdominale. Quant au diabète et au cholestérol, respectivement 10 et 14% de la population en sont affectés. Â En guise de solution, l'intervenant n'ira pas avec le dos de la cuillère en soulignant qu'»il faut agir sévèrement et verbaliser ceux qui enfreignent la loi», tout en disant «regrettable de voir le corps médical fumer devant les malades». Une prévention efficace, avec un dépistage et un diagnostic précoces, demeurent, selon le Pr Merad, les solutions idoines pour renverser cette tendance. Ainsi, contre la forte incidence de l'obésité, «source de tous les maux», ainsi que des maladies cardio-vasculaires, les praticiens préconisent la pratique de l'activité physique, la diminution du sel dans l'alimentation, surtout dans le pain, et notamment l'implication de l'école pour dispenser aux écoliers une bonne éducation.
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Posté Le : 14/05/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : C Salah
Source : www.lequotidien-oran.com