Les populations veulent respirer la quiétude

Le crime se banalise. Les assassins sont souvent des proches et amis des victimes. La solidarité ancestrale des populations n'est plus une barrière devant le crime.Les groupes terroristes qui se replient dans les massifs forestiers de la wilaya de Tizi Ouzou accusent depuis quelques jours des coups de boutoir successifs. Les forces de sécurité sont en train de resserrer l'étau sur ces derniers qui perdent des éléments chaque jour depuis le début des opérations de ratissage dans plusieurs communes. Quelques jours seulement après leur déroute à Aït Yahia Moussa, les terroristes encore en activité dans les maquis de la wilaya de Tizi-Ouzou subissent une autre perte dans la région littorale. En effet, après avoir perdu sept éléments, les groupes armés viennent de voir quatre autres se faire abattre à Aghribs.Toujours à travers les mêmes communes, les populations font face à une autre forme d'insécurité. Des bandes de malfaiteurs sèment le trouble à travers les villages, aidées dans leur sale besogne par la prolifération des bars et lieux de débauche clandestins. Il n'y a pas si longtemps, la région d'Aghribs, justement, a été secouée par des enlèvements qui ont touché des citoyens. Si la première victime a été relâchée après une large mobilisation citoyenne, la deuxième, un entrepreneur, Slimana Hand, a été lâchement assassinée par les ravisseurs.En effet, rien que les dernières semaines, les populations locales ont assisté impuissantes à une vague de disparitions jamais égalée. Des jeunes disparaissent dans la nature et réapparaissent quelques jours plus tard assassinés. Les disparitions sont devenues quasi quotidiennes. Contrairement aux années précédentes qui ont vu les personnes enlevées relachées, les trois dernières victimes disparues ont toutes été retrouvées, mortes sauvagement assassinées. Le commerçant de Béni Zmenzer premier de la série des personnes enlevées en ce début de l'année en cours a été sauvagement tué à coups de poignard dans la poitrine. Son corps a été retrouvé à Ouadhias, sur les bords d'un chemin, aux premières heures de la matinée.A Boghni, le chauffeur de taxi disparu n'aura pas plus de chance que son compatriote. Il sera, lui aussi, retrouvé gisant dans un ravin. Quelques heures plus tard, au niveau de la plage Tassalast près de la ville littorale de Tigzirt, c'est le corps du jeune disparu à Afir dans la commune de Boudjima qui a été récupéré par les services de la Protection civile. Ses assassins l'ont poignardé de plusieurs coups dans la poitrine avant de le jeter en proie aux vagues.Le banditisme sort ses griffes au grand jour. Toutes les victimes ont été retrouvées mortes. A présent, après une période où les kidnappings ont atteint un record, le 80ème, les ravisseurs passent à l'acte et assassinent leurs victimes. Pis, les enlèvements ne visent plus les entrepreneurs et les hommes riches, mais de simples citoyens.La situation devient plus alarmante. C'est toute la cohésion sociale qui risque de se disloquer. Des voix n'hésitent plus à tirer la sonnette d'alarme. Le crime se banalise. Les assassins, et c'est vérifié après les enquêtes, sont souvent des proches et amis des victimes. Il s'avère également que la solidarité ancestrale des populations n'est plus une barrière devant le crime. Preuve en est que les mobiles des derniers crimes relèvent de la simple banalité. Des crimes pour des mobiles d'une banalité sidérante sont signalés.Enfin, il est à relever que la lutte contre ces fléaux commence à donner ses fruits après les arrestations effectuées dans les milieux de la criminalité. Des réseaux de grand banditisme ont été démantelés ces dernières semaines. Parallèlement, la lutte antiterroriste s'intensifie. Des groupes terroristes sont décimés et des quantités importantes d'armes sont récupérées.