Algérie

Les pompiers n'abandonnent pas Contrechamps : les autres articles


Mardi, 13h. Après les funérailles de leur collègue Mustapha Belakhel au cimetière Sidi Ahmed, emporté par les eaux alors qu'il sauvait une voisine, l'équipe des sapeurs-pompiers regagne les zones sinistrées pour poursuivre les recherches.
Chaussés de bottes noires en caoutchouc fournies pour cette mission par le Croissant-Rouge algérien de la wilaya d'El Bayadh, nous embarquons dans le 4x4 rouge de la Protection civile. Guidés par le lieutenant Abdennabi Fedlaoui, chef du service de prévention et chargé de l'information à la direction de la Protection civile d'El Bayadh, nous nous dirigeons vers El Graba. Le quartier est devenu, depuis samedi soir, un théâtre de ruines de maisons effondrées, de véhicules renversés et de visages fermés, cherchant à rassembler ce qu'il reste d'une vie de plusieurs décennies, emportée par les eaux en l'espace de quelques minutes. Sur les lieux, nous rencontrons Mansour, le frère de Meriem, huit mois, disparue dans le torrent qui a détruit leur maison et emporté tout son contenu.
«Je ne bougerai pas d'ici tant que je n'ai pas retrouvé ma petite s'ur», répète-t-il en regardant les pompiers qui l'accompagnent de peur qu'il ne devienne une nouvelle victime de la catastrophe. Des blessés, on continue à en recenser, dans ce quartier où les murs continuent à s'écrouler. Barres de fer et parpaings, gisant ça et là, ajoutent à la désolation. Mansour nous invite à visiter le lieu du drame. A chaque pas fait dans ce qu'il reste de la maison, la crainte d'écraser la petite Meriem nous étreint. Nous pénétrons dans le couloir, dans un silence religieux, comme pour ne pas réveiller l'enfant disparu.
«Ma mère, affolée, a essayé de sauver mon frère, âgé de 6 ans, et Meriem, mais au moment où le petit garçon s'est accroché au bras de sa mère, Meriem a glissé et échappé à maman», relate Mansour. Désespérés, la mère de Meriem et le frère miraculé sont admis à l'hôpital. Elle est restée tétanisée, sur les lieux où elle a vu sa fille emportée par les eaux, plus d'une heure après l'accident. Les pompiers ont dû faire appel à Mansour pour la convaincre de quitter les lieux. Mobilisés en équipe de plus de vingt éléments se relayant par rotation, les sapeurs-pompiers n'abandonnent pas. Après avoir mené des recherches aidés des chiens renifleurs, ils passent à la seconde étape : les recherches à l'aide d'une pelleteuse.
Le lieutenant Fedlaoui nous propose de l'accompagner à l'autre bout d'El Graba où des citoyens ont signalé des odeurs nauséabondes provenant d'un trou dans une maison. Le 4x4 rouge démarre en trombe. Talkie-walkie en main, l'officier pompier donne des instructions à ses hommes déjà sur les lieux. Deux d'entre eux descendent pour faire le constat. L'odeur provient du cadavre d'une chèvre morte au fond du trou. Soulagé, le lieutenant contacte la direction pour annuler le renforcement du dispositif du secours. «Les équipes, secondées par d'autres venues d'autres wilayas, sont mobilisées jour et nuit, assure le commandant Hadj Sadouk Sadek, directeur de la Protection civile à El Bayadh, afin de venir en aide aux familles sinistrées et procéder à leur recasement dans l'un des centres d'accueil et pour repêcher les cadavres.»
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