Algérie

Les pompes sous pression



L'idée commune des automobilistes est de s'approvisionner en tous types de carburants, avant le passage à la nouvelle grille des tarifsLes dernières heures de l'année 2017 ont été marquées par une affluence remarquée des automobilistes dans les stations-service des régions est du pays.
Peu avant l'entrée en vigueur des nouveaux prix des carburants, retenus dans la loi de finances 2018, les files d'attente d'automobilistes dans les stations-service, dans plusieurs wilayas de l'est du pays, ont dépassé, par endroits les deux cents à cinq cents mètres de longueur. L'idée commune des automobilistes est de s'approvisionner en tous types de carburants, avant le passage à la nouvelle grille des tarifs. Depuis Annaba et El Tarf jusqu'à Guelma et Skikda, en passant par Tébessa, Souk Ahras, entre autres wilayas de l'Est, le principe est le même, faire le plein du réservoir de son véhicule avant l'augmentation des prix. Cet approvisionnement quoi qu'il soit insignifiant, du fait que l'automobiliste est appelé à s'adapter à cette nouvelle hausse des prix. Néanmoins, et selon certains d'entre les conducteurs rencontrés dans quelques stations-service à Annaba, l'idée est d'économiser quelques dinars, pour le prochain approvisionnement. Ce dernier selon nos interlocuteurs, pourrait être revu à la baisse, notamment pour ceux, dont le véhicule est moins utile. A l'image de ceux habitant et travaillant en plein centre -ville. «J'habite à Kouba et je travaille à la poste, dorénavant, je prendrai le bus ou un taxi, au lieu de ma voiture, car, je ne suis pas prête à débourser mon salaire pour l'essence», a décidé Salima. «Aujourd'hui, au lieu de payer 1000 DA les quelque 22 litres de sans-plomb, pour 24 heures de conduite, je vais devoir rationaliser mon plein, puisque pour plus de 44 DA le litre, il faut vraiment être fou pour débourser 2000 DA», devait ajouter l'interlocutrice. Cette dernière qui, affichant une nette déception quant à la décision du gouvernement quant à cette augmentation excessive, n'écarte pas la thèse de vendre carrément sa voiture. Même avis de Billel. Enseignant à l'université de Sidi Amar, le jeune homme, a du mal à concevoir cette hausse des prix de l'essence «j'habite à Sidi Amar et donc, je vais devoir me passer de la voiture. Je préfère aller à pied, même si ma maison est plus ou moins distante de mon lieu de travail», a répondu Billel qui a qualifié cette décision d'irréfléchie «le peuple n'est pas censé subir, voire même supporter les détournements des fonds de l'Etat, par une mafia gouvernementale», s'est insurgé l'interlocuteur. Ce dernier qui, pointant un doigt accusateur vers les décideurs de l'Etat, a mis en avant la politique de la dépense de la rente pétrolière, qui a mis l'économie nationale au pied du mur. De ce point de vue et bien d'autres, l'unanimité s'achemine vers la crainte des conséquences d'une pression, aux risques imprévisibles. Pour l'heure, l'approvisionnement se fait le plus normalement possible, même avec l'entrée en vigueur des nouveaux prix de carburants. En somme, la situation est revenue à la normale, après trois jours de pression sur les pompes à essence. Un état fait par Baby, employé dans une station d'essence dans la commune d'Echat, wilaya d'El Tarf. «La pompe a enregistré une affluence record durant les trois jours d'avant le Nouvel An avec tous, les automobilistes en quête d'approvisionnement en carburants», a fait savoir le jeune pompiste qui, se rappelant l'année dernière, il dira «Même l'année dernière la situation était la même. Tout le monde avait appréhendé l'augmentation des prix, alors ils sont venus en grand nombre, pour faire le plein du réservoir de leurs voitures».
Certains gérants de stations d'essence à la wilaya d'El Tarf, ont expliqué l'assaut des automobilistes sur les carburants, en raison du départ massif des Algériens vers la Tunisie. Effectivement, si les uns ont pris d'assaut les stations-service appréhendant l'augmentation des carburants, les autres parant à toute panne d'essence, ont, préféré faire le plein des réservoirs de leurs voitures, pour éviter de le payer plus cher en Tunisie, destination de leurs vacances et de la fête de fin d'année. Il en sera de même, lors du retour de ces vacanciers, qui seront obligés de s'approvisionner en carburants pour rentrer à bon port. Egalement, pour ceux qui ont passé la nuit du 31 décembre 2017, à attendre dans les files interminables des stations-service pour faire le plein.


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