Algérie

Les poissonniers exigent leur retour à la pêcherie



Obligés d'exercer illégalement leur activité à l'extérieur du port, en l'absence de conditions d'hygiène adéquates, les marchands de poisson ont été sommés de quitter les lieux à la faveur d'un arrêté d'interdiction émanant de l'APC.Chassés depuis deux années de la poissonnerie dans le cadre des mesures de prévention contre la propagation du coronavirus alors qu'ils l'occupaient depuis plus d'un demi-siècle, les marchands de poisson d'Aïn Témouchent sont montés au créneau pour exiger leur retour vers cette infrastructure située à l'intérieur du port. Actuellement, les vendeurs de poisson ne savent plus à quel responsable se vouer.
Obligés d'exercer illégalement leur activité à l'extérieur du port puisqu'ils occupent les trottoirs en face de l'infrastructure portuaire, en l'absence de conditions d'hygiène adéquates, sans eau ni glace, avec la menace des eaux usées qui se déversent à travers les rigoles, les marchands de poisson ont été sommés de quitter les lieux à la faveur d'un arrêté d'interdiction émanant de l'APC de Beni Saf, soucieuse de protéger la santé de ses concitoyens.
Cette situation provoque un mécontentement généralisé aussi bien chez les poissonniers eux-mêmes que chez les élus de l'APC et de l'APW, mais aussi chez les citoyens qui y viennent s'approvisionner, notamment avec l'odeur nauséabonde qui se dégage des lieux. Une atteinte à l'environnement et à l'hygiène qui a été fortement dénoncée lors de la dernière session APW qui s'est déroulée le jeudi 1er juillet.
M. Benallal Sid-Ahmed, président de la commission santé et hygiène, a vivement critiqué cette situation qui menace la santé publique, en plus d'avoir saisi par écrit aussi bien l'actuel wali que son prédécesseur afin de trouver une solution à même d'épargner les poissonniers et les citoyens habitués à cette pêcherie, considérée jadis comme un exemple dans la région. "Je me demande comment il n'y a eu aucun cas d'intoxication alimentaire en cette période des grandes chaleurs", s'est interrogé M. Benallal, qui a dénoncé cette situation qu'il a qualifiée de catastrophique.
Il n'a pas manqué de suggérer une assiette de terrain, située à proximité du siège de la police des frontières en allant vers la plage de Sidi Boucif, où trois appartements appartenant à l'Etat, abandonnés et dans un état de délabrement avancé, peuvent être "exploités et utilisés comme pêcherie" puisque, a-t-il soutenu, "les conditions s'y prêtent". Pour le président de la commission santé et hygiène de l'APW, la réponse du directeur de la pêche qui a fait état d'un problème rencontré par l'entreprise avec le CTC n'était pas convaincante, dans la mesure où cette dernière s'en est lavée les mains.
L'urgence est donc signalée, dans la mesure où il s'agit d'une question de santé publique qui peut exposer la vie des citoyens au risque puisque cet endroit pourrait constituer un foyer de maladie à transmission hydrique. "Il aurait été préférable de maintenir les poissonniers au niveau de leurs stands de la pêcherie à l'intérieur du port dans un cadre organisationnel où l'on peut maîtriser le comportement de la clientèle que de laisser la vente de poisson dans l'anarchie, d'une façon illégale et en l'absence du minimum d'hygiène", a martelé Benallal Sid-Ahmed.
De leur côté, les poissonniers sont, eux aussi, exaspérés par cette situation. "Cette situation nous pénalise beaucoup. Si ce n'était pas l'obligation de subvenir aux besoins de nos enfants, nous aurions mis la clé sous le paillasson", ont-ils lâché. Ainsi, malgré l'existence d'un arrêté émanant de l'APC et interdisant la vente de poisson sur le trottoir, comme l'avait déclaré récemment à la presse Nadjim Derouich, P/APC de Beni Saf, les marchands refusent toujours de quitter les lieux. "Nous sommes allés à l'EGPP qui s'est engagée de nous réaliser une poissonnerie au niveau du port, sauf que la superficie du terrain choisi s'est avérée exiguë par rapport aux nombre des marchands", a souligné un poissonnier.

M. LARADJ


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