Algérie

Les points noirs du tableau



La décrue se poursuit! Après une 3e vague dévastatrice, l'épidémie de Covid-19 connaît une baisse fulgurante depuis presque un mois. On est à une moyenne de 124 nouvelles contaminations recensées chaque jour. Ce qui représente 8% du pic des infections, le nombre moyen le plus élevé de cas quotidiens de contamination a été relevé le 30 juillet dernier avec 1524 nouveaux cas. Même le nombre de décès, qui restait élevé malgré la baisse des contaminations, a connu ces dernières semaines, une baisse considérable. L'Algérie enregistre une moyenne de 5 décès/jour. Des chiffres confirmés sur le terrain par les praticiens de la santé.«On respire enfin», assurent-ils unanimement. La pression dans les établissements sanitaires a baissé de façon significative. «Il y a beaucoup moins d'hospitalisations même les cas graves sont en baisse», attestent-ils. Mieux encore, le problème du manque d'oxygène semble être un vieux cauchemar. Il est disponible en quantité suffisante dans les hôpitaux alors que les appareils d'oxygénothérapie sont rangés dans les placards en attendant une autre...vague. Du côté des cabinets privés ou centres d'analyses médicales, c'est le même son de cloche. Ils attestent que les consultations pour suspicion du coronavirus où les dépistages ont connu un recul significatif. «Il y a des jours où je n'enregistre aucun cas suspect alors qu'en été ils étaient plus d'une vingtaine par jour», assure un médecin généraliste dans un quartier populaire de la capitale. Les indicateurs épidémiologiques sont donc au vert. Ce qui permet aux Algériens d'aborder les rentreés sociale, scolaire et universitaire de façon sereine. D'ailleurs, ils commencent à retrouver une vie presque normale depuis la fin du mois d'août dernier. Les citoyens ont même pu profiter de la fin des vacances à la faveur des mesures de déconfinement graduel décidées par le président de
la République, Abdelmadjid Tebboune. Les images de restaurants, terrasses de cafés et autres lieux de loisir bondés de monde résument à elles seules ce retour à la «vie». Un beau tableau qui est toutefois entaché par des points noirs qui risquent de nous mener à la case départ. Car, le respect des gestes barrières a baissé au même rythme que celui des contaminations. On est face à un relâchement total. Le port du masque en est le meilleur baromètre. Il a quasiment disparu des radars. Rares sont ceux qui continuent à s'adonner à cette obligation. Cela même au niveau des lieux clos à fortes densités de personnes. On a même droit au retour des blagues sur les porteurs de masques ou encore de la fameuse réplique du «il n'y a plus de coronavirus». Or, cela est totalement faux! Le virus est toujours parmi nous, il continue de contaminer et tuer. «Il circule de façon moins importante que durant le pic de l'épidémie, mais il est encore là et peut à tout moment provoquer une 4e vague», avertissent les spécialistes. Cette-fois-ci on risque même de faire face à un véritable tsunami au vu des mutations que connaît la Covid-19. Et justement, la seule digue, à savoir la vaccination, qui peut nous protéger face à sa déferlante meurtrière, est encore trop fragile. Relancée en grande pompe au début de l'été, la campagne nationale de vaccination patine. Pourtant, les doses de vaccins sont disponibles en quantités suffisantes.
Les autorités continuent d'importer des lots importants qui sont soutenues par la production locale du Sinovac, lancée à la fin du mois dernier. Malgré cela, les citoyens font encore preuve d'une grande réticence par rapport à ces vaccins, qui, pourtant, ont prouvé leur efficacité et leur innocuité presque un an après leur commercialisation. La faute à une communication et une sensibilisation des plus archaïques par rapport à l'importance de ce défi. L'objectif de vacciner, d'atteindre l'immunité collective d'ici à la fin de l'année pourrait ne pas être atteint. Ce qui serait une véritable catastrophe du fait que les experts prédisent l'arrivée de cette «fatidique» 4e vague à cette période. On risque donc de vite regretter cette insouciance...


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