La médecine du travail est la grande oubliée dans l'univers des entreprises, notamment celles qui comptent moins d'une cinquantaine de salariés. C'est ce qu'affirme Safia Lakhdar Chaouche, responsable de la prévention auprès de l'Agence Cnas d'Alger, en marge de la journée portes ouvertes sur l'hygiène et la sécurité sur le lieu de travail. Un événement qu'a organisé, ce 29 novembre, la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (Cnas), Agence d'Alger. Safia Lakhdar Chaouche précise que le nombre des accidents de travail déclarés passe de 5 000 à 3 120, dont 273 accidents mortels. Soit une sensible baisse, induite, notamment par l'épisode crise sanitaire qui a vu un net recul de l'activité, tous corps professionnels confondus. Elle indique que ces chiffres ne concernent que la région d'Alger qui vient en tête des wilayas concernées par le phénomène. Elle explique par ailleurs que le secteur du bâtiment et des travaux publics et de l'hydraulique (Btph) est le plus touché par ce type d'événement fâcheux, bien qu'elle signale que le secteur tertiaire et des services a également son lot d'accidents. Safia Lakhdar Chaouche évoque donc des «défaillances au niveau de l'entreprise en matière d'organisation du travail, notamment au volet médecine interne». Et d'expliquer que de nombreuses entreprises ne sont pas conventionnées par rapport au chapitre médecine du travail. Pis encore, ces entreprises ne disposent pas d'un médecin du travail dans leur structure, particulièrement les petites et moyennes entreprises qui ne font pas appel à des préposés à l'hygiène et à la sécurité de même qu'elles n'ont pas de commissions paritaires d'hygiène et de sécurité. «Ces éléments importants demeurent ignorés par le secteur privé», ajoute-t-elle. «Nous invitons les employeurs que nous sensibilisons ainsi à cet important aspect du monde du travail à veiller à mettre en place une meilleure organisation à leur niveau. Le premier acteur en matière d'organisation de prévention des accidents de travail reste l'employeur.» Poursuit-elle en rappelant le rôle du médecin du travail qui conseille en sa qualité de membre de la Commission paritaire d'hygiène et de sécurité (Cphs) et ainsi prévenir les risques liés au métier. La Cnas, agence d'Alger, fait par ailleurs part d'une douzaine de maladies professionnelles déclarées. Ces dernières étant généralement liées à la manipulation de produits toxiques et dangereux.Le stress et autres burn out et harcèlement au travail entrent également dans la rubrique maladies professionnelles. «Lorsque les victimes ne sont pas déclarées, ceci conduit systématiquement à des situations problématiques et autres contentieux, dont la résolution réclame beaucoup de temps. Les conséquences financières étant alors très lourdes pour les personnes non déclarées», conclut Safia Lakhdar Chaouche. Notons qu'à la faveur de cette journée portes ouvertes un débat a été ouvert autour du fonctionnement du Cphs tel qu'indiqué par la loi en vigueur, dont l'article 23 de la loi 88-07 du 26 janvier 1988, relative à l'hygiène, à la sécurité et à la médecine du travail.
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Posté Le : 30/11/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salim BENALIA
Source : www.lexpressiondz.com