Vendredi soir, la route serpentant entre Douar Belgaïd et Kristel est
restée illuminée jusqu'à une heure tardive de la soirée.
Ce qui est inhabituel durant les jours de la semaine et inimaginable en
dehors de la saison estivale. Evitant l'encombrement sur une route tortueuse,
très étroite et pas du tout éclairée, une partie de ceux qui ont opté pour les
plages se trouvant à l'est d'Oran marquent une longue escale à Kristel.
D'ailleurs, la place du village qui sert de terrasse était bondée de
monde. Il fallait pour certaines familles attendre de longs moments pour
pouvoir bénéficier d'une table. Le problème de stationnement s'est posé aux
familles qui ont décidé d'observer une halte ici pour prendre une glace ou un
soda avant de reprendre la route vers Oran. La côte est d'Oran, restée durant
très longtemps la destination privilégiée et presque exclusive de quelques
habitants de certains quartiers d'Oran, est de plus en plus assaillie par les
estivants. Les embouteillages de la route au niveau du port d'Oran dissuadent
beaucoup de gens de se diriger vers la corniche se trouvant à l'ouest. Donc, on
se rabat sur les plages se trouvant à l'est. A commencer par Aïn El-Hamia.
Désertée durant des années, cette plage, et surtout la source d'eau soufrée,
attirent de plus en plus de monde, certains venant d'autres wilayas. Qualifiée
de plage populaire il y a quelques années, elle s'est transformée en véritable
calvaire pour certains qui avaient pris l'habitude de s'y rendre. Les deux
escaliers réalisés il y a trois ou quatre ans et qui débouchent sur la plage
ont été pratiquement endommagés par l'avancée de l'eau. Ils sont tout simplement
impraticables. A part un poste de la Protection civile, cette plage, qui reçoit
des milliers de personnes, notamment les jours du week-end, n'offre aucune
commodité. Pourtant, elle est prise d'assaut par les jeunes qui habitent Douar
Belgaïd et ses environs. Il suffit à ceux-là d'emprunter certains chemins à
travers les monticules pour y accéder. Cette plage constitue en quelque sorte
un prolongement naturel de leur zone d'habitation.
Mais il y a ceux qui viennent d'ailleurs, par moto, par voiture ou par
minibus. Rien que la vue de l'espace transformé en parking, où une bande
s'érigeant en gardiens s'emploie à «déplumer» les estivants, coupe toute envie
de se hasarder à la plage. Les quelques plages se trouvant entre Aïn El-Hamia
et Kristel sont elles aussi envahies de monde. De longues rangées de véhicules,
perceptibles à partir de la route, indiquent que ces endroits ont
définitivement perdu de leur virginité. Ils ne sont plus la destination des
initiés et des passionnés de la pêche.
Profitant de l'opportunité, certains ont inventé le commerce du pain, du
fromage et de la limonade sur la route. Ce qui permet à certains de se
restaurer avant d'engager l'épreuve du retour à pied. Parce que compter sur la
générosité des personnes motorisées en essayant l'auto-stop est peine perdue
d'avance.
A Kristel, la construction du port a permis d'offrir de nouveaux espaces
de baignade. Les blocs de béton et les rochers utilisés pour établir la jetée
reçoivent des jeunes qui alternent pêche et baignade. D'ailleurs, une partie
des visiteurs de ce village empruntent un chemin ouvert par les gros engins
durant les travaux de réalisation de cet équipement. Ce qui limite
l'encombrement de la route menant vers le marché de poisson, autre destination
des visiteurs, et vers le centre de Kristel.
D'autres estivants, en quête de lieux peu fréquentés, se dirigent vers
les rochers se trouvant au-delà de la plage dite de Sidi Moussa. Mais ces
endroits sont réservés aux adultes et à des gosses entretenant une relation de
proximité avec la mer.
Au-delà de Kristel, les plages de Aïn Defla, de La Française… sont de
plus en plus prises d'assaut par les estivants venant des quatre coins de la
wilaya et d'ailleurs. D'ailleurs, à Kristel, on parle de plus en plus de
l'ouverture de la route reliant Arzew à Kristel, fermée depuis longtemps à la
circulation parce que considérée comme zone militaire. Ce qui ne manquera pas
aux estivants d'investir d'autres plages, d'autant que cette année certains
affirment, à tort ou à raison, que la virée à la plage est devenue une
nécessité pour la famille oranaise ou séjournant à Oran durant la saison
estivale.
Cet engouement pour la mer, à cause de la hausse des températures, pose
le problème des équipements collectifs. A commencer par les voies d'accès qui
ne peuvent plus répondre à une circulation de plus en plus dense et surtout
périlleuse…
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Posté Le : 01/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ziad Salah
Source : www.lequotidien-oran.com