Algérie

Les pistes de relance



Plus de 1 000 milliards de dinars pourront être injectés rapidement dans l'économie, a assuré le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane.Le gouvernement est prêt à injecter, "immédiatement", pour l'investissement et la relance économique, "l'équivalent de 1 000 milliards de dinars auxquels s'ajoutent 10 milliards de dollars disponibles". C'est ce qu'a annoncé le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, lors du Conseil des ministres qui s'est tenu avant-hier. Le communiqué de la présidence de la République évoque, également, "les économies susceptibles d'être faites sur les dépenses inhérentes aux services et autres études".
Ce financement "viendra en appui aux mesures visant l'élimination de la surfacturation et la récupération de l'argent disponible dans le marché informel", ajoute le communiqué. "Nous avons des marges que nous allons exploiter sans lésiner sur aucun moyen pour parvenir au financement du déficit et faire face aux besoins budgétaires de l'Etat", avait indiqué, en juin dernier, le ministre des Finances, en marge d'une journée d'études sur la mise en ?uvre de la réforme budgétaire.
Le grand argentier du pays, qui a exclu le recours à l'endettement extérieur et à la planche à billets, n'a pas donné de détails sur les sources de financement que le gouvernement compte mobiliser pour relancer une économie grippée par la pandémie de Covid-19 et l'effondrement des cours du pétrole. Mais certains économistes, notamment Raouf Boucekkine et Nour Meddahi, ont suggéré récemment certaines pistes possibles de financement.
Dans une contribution diffusée par des médias nationaux, les deux économistes ont proposé une ponction exceptionnelle dans les provisions constituées par la Banque d'Algérie. "Etant donné la situation exceptionnelle que traverse le pays, nous sommes favorables à ce que la Banque d'Algérie distribue un dividende tiré de ses provisions, qui s'ajoutera au dividende prévu par la LF-2020. Le montant de ce dividende additionnel peut atteindre le total des provisions, soit 1 500 milliards de dinars", ont-ils suggéré. La loi de finances initiale 2020 a prévu un dividende de 783 milliards de dinars pour l'année en cours. Lors du dernier Conseil des ministres, consacré au plan de relance économique, le président de la République a instruit le gouvernement d'accélérer l'ensemble du processus de réforme du secteur des finances, notamment "la réforme du système bancaire qui devient plus urgente que jamais".
Le chef de l'Etat a insisté sur la nécessité "d'accorder une attention toute particulière à la numérisation et à la modernisation des secteurs des impôts, du cadastre et des douanes et de poursuivre le processus de mise en place de la finance islamique pour dynamiser la collecte de l'épargne et créer de nouvelles sources de crédits".
Le président Tebboune a également instruit le gouvernement de réduire le niveau des importations, notamment les services et le transport maritime de marchandises, pour préserver les réserves de changes. Il a, en outre, demandé au gouvernement de récupérer les réserves d'or du pays, les fonds gelés depuis des décennies au niveau des douanes et des saisies au niveau des ports et des aéroports, pour les intégrer aux réserves nationales.
Avec toutes ces mesures, estime le communiqué de la Présidence, "l'Algérie devra économiser, à la fin de l'année en cours, près de 20 milliards de dollars".
Meziane Rabhi


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