Hier, une réunion a regroupé les membres du bureau du syndicat (autonome) du personnel navigant commercial (PNC) à l’issue de laquelle il a été décidé de «ne pas répondre à la provocation». Yacine Hamamouche, son secrétaire général, affirme : «Notre seul souci est la préservation de l’image de la compagnie. Nous ne voulons pas que ces attaques dérapent. Ce sont nos collègues et chacun est régi par un règlement qui délimite les responsabilités des uns et des autres.» Le syndicaliste estime que le vice-président du Syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA), Karim Seghouane, «est allé trop loin dans ses déclarations en donnant une fausse image de ce qui se passe à bord des avions. C’est une manière de torpiller les négociations salariales entreprises avec l’administration depuis des mois et qui sont sur le point d’aboutir.
Nous sommes en pleine phase de redéploiement du personnel de l’entreprise pour une meilleure capitalisation de la ressource humaine et de ce fait, nous refusons d’être entraînés sur un terrain qui n’est pas le nôtre». Karim Seghouane avait déclaré, faut-il le rappeler : «Notre organisation syndicale riposte à des attaques et agressions que subissent les pilotes dans le cadre de l’exercice de leur métier, et ce, depuis des années. Ils reçoivent des injonctions des commissaires, des ministres et de tout responsable sans compter l’indiscipline du personnel navigant, notamment ceux qui se croient tout permis du fait que ce sont des enfants de privilégiés. C’est une situation d’anarchie qui s’installe dans la durée». Cette situation est venue se greffer à d’autres problèmes socioprofessionnels pour lesquels une grève avait été lancée le 24 février 2011.
AUTRES CONSIDÉRATIONS
Pour le syndicat du PNC, le débrayage du SPLA et la réaction de son vice-président «sont liés à des considérations autres que celles de la corporation. Dans le communiqué diffusé au sein de la compagnie, juste après la déclaration du vice-président du SPLA, nous avions donné une réponse à la hauteur de ces attaques, tout en relevant le caractère indissociable des deux corps, étant donné que nous faisons partie de la même famille». Le représentant du syndicat du PNC poursuit : «Nous refusons de donner de l’importance aux divagations de certaines personnes qui voudraient semer la discorde et la haine au sein de notre corporation dans le but de se frayer un chemin dans la compagnie comme l’ont fait beaucoup d’autres. Quant à nos collègues pilotes qui se sont démarqués ouvertement, nous exprimons notre estime inébranlable…» M. Hamamouche qualifie les propos tenus hier matin par le PDG de l’entreprise «de sages et sereins puisqu’il a évité de prendre position pour l’une ou l’autre partie».
Cette réaction du PDG n’est pas la seule. Hier, la section syndicale du technique (UGTA) a appelé l’ensemble des travailleurs de la compagnie «à resserrer les rangs». Dans un communiqué rendu public hier, le secrétaire général du conseil syndical, M. Tiaouinine, relève qu’«à la lumière du changement opéré à la tête de l’entreprise (…), des améliorations substantielles sont constatées et se reflètent par la baisse de tension dans différents secteurs de la compagnie». Cependant, ajoute-t-il, «beaucoup de travail reste à faire vu les dégâts manifestes infligés au pavillon national dans un passé récent. En dépit du fait que le secteur aérien est amplement réglementé, il subsiste encore des îlots de tension qu’il faut régler par la concertation et le dialogue franc et constructif, pour une prise en charge effective et juste des problèmes de l’ensemble des travailleurs de la compagnie».
Le syndicat estime par ailleurs que «l’absence de dialogue et le manque d’informations à tous les niveaux de l’entreprise ont fait naître l’incompréhension et l’installation d’un climat de méfiance et de rejet propice aux rumeurs et à la désinformation». Il se déclare conscient que «pour concrétiser tous les objectifs assignés, susceptibles de faire face à la concurrence agressive qui se réjouit des maux de la compagnie, il est nécessaire d’arriver à une synergie des efforts de tous les syndicats». Mieux, pour le secrétaire général, «il s’agit de déjouer l’intervention et l’injonction externes à la compagnie». De ce fait, il estime que la sagesse doit prévaloir dans le seul souci de la stabilité et du développement du pavillon national. Il conclut en appelant «l’ensemble» des travailleurs à «resserrer les rangs autour des objectifs communs». Tout comme l’avait fait également le PDG de la compagnie qui a, lui aussi, appelé à la sagesse pour relever les défis majeurs de la concurrence…
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Posté Le : 09/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salima Tlemçani
Source : www.elwatan.com