Algérie

Les pièces prouvant l’innocence du diplomate algérien Ziane Hasseni rejetées par le juge



Les regrets de l’ambassade d’Algérie à Paris L’affaire du diplomate algérien Ziane Hasseni en est toujours au même point. C’est en tous les cas le sentiment qui se dégage, à la lecture de la réaction exprimée jeudi par une source de notre ambassade qui s’est exprimée sous le sceau de l’anonymat. Ces sources diplomatiques ont ex-primé leur regret de constater qu’»aucune évolution perceptible n’a été enregistrée». «M. Hasseni s’est conformé à la justice française en se soumettant aux tests d’ADN et de graphologie. Toutes les pièces fournies prouvant son innocence ont été rejetées par le juge Baudoin Thouvenot, chargé du dossier», ont souligné les mêmes sources pour qui «c’est une machine judiciaire qui a été mise en branle et qui veut obligatoirement un coupable, alors que M. Hasseni est innocent». Revenant sur les démarches entreprises depuis l’arrestation du diplomate, le 14 août dernier à l’aéroport de Marseille Marignane, les mêmes sources diplomatiques qui ont, jusque-là, évité toute médiatisation ont rappelé que «les deux notes verbales de notre ambassade, adressées au ministère français des Affaires étrangères, les 14 et 19 août dernier, ainsi que la démarche officielle entreprise le 11 septembre dernier par l’ambassadeur d’Algérie à Paris, auprès du secrétaire général du Quai d’Orsay, n’ont eu aucune réponse». La source diplomatique algérienne, qui met pourtant en évidence «les signes de bonne volonté» donnés jusque-là par notre pays pour ne pas «envenimer les bonnes relations» entre Alger et Paris, croit désormais à la thèse des deux poids deux mesures de la justice française. «La justice française a fait preuve d’une attitude de deux poids deux mesures concernant l’affaire de M. Hasseni», explique-t-on en estimant que l’argument de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance de la justice, invoqué par les autorités françaises, «ne tient pas route» au regard de précédentes affaires judiciaires dans lesquelles les autorités politiques françaises sont intervenues pour trouver une issue rapide. Entre autres, l’affaire des membres de l’association «Arche de Zoé», jugés au Tchad pour enlèvement d’enfants, ou encore l’affaire de la Rwandaise Rose Kabuye, extradée d’Allemagne vers la France, après l’émission par la justice française de mandats d’arrêts internationaux contre des proches du président rwandais. Tout en réaffirmant leur conviction quant à l’»innocence» du diplomate algérien, les sources diplomatiques font part de leur espoir de voir l’affaire se conclure par un dénouement rapide qui déculpabilise le diplomate, et ce, dans le souci de préserver les bonnes relations entre les deux pays. Il faut, néanmoins, souligner la montée au créneau de notre ministre des Affaires étrangères, il y a une vingtaine de jours, lorsqu’il a dénoncé la France de retenir en otage le diplomate. Le ministre de la Solidarité nationale y est allé, lui aussi, de son soutien en se rendant au lieu de résidence de Ziane Hasseni. Mais, tout porte à croire que, dans cette affaire dans laquelle le diplomate est accusé d’être impliqué dans l’assassinat de l’avocat Ali Mecili en 1987, l’Algérie cherche une issue de secours sans retentissement médiatique, pour ne pas chahuter la tenue de l’élection présidentielle, sachant que l’impact de l’Elysée et du Quai d’Orsay est une donnée incontournable. H. Senouci


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