Algérie

Les pharmaciens toujours dans le flou



La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière de cette année se résume depuis son lancement, le 3 novembre dernier, par une succession de couacs. Les doses de vaccin tétravalent (quatre souches), sont distribuées aux officines de façon aléatoire et au compte-goutte. La question de son remboursement, quant à elle, s'avère toujours problématique pour de nombreux clients et pharmaciens.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Si jusqu'à présent, aucune note officielle n'a confirmé que le vaccin tétravalent est remboursable, de nombreuses pharmacies permettent quand même à leurs clients de se le procurer par le biais de la carte Chifa. Ce n'est pas le cas de toutes les officines, dont les gérants expliquent que la Caisse nationale de la sécurité sociale a bien signifié que le vaccin n'était pas remboursable. Dans la mesure où le vaccin antigrippal n'est toujours pas introduit dans la nomenclature des médicaments remboursés par la Cnas dans le cadre du tiers payant. Ils préfèrent de ce fait « ne pas prendre de risques ».
Les pharmaciens approchés, hier mercredi, au centre d'Alger, dépeignent pour la plupart, «la cacophonie» qui caractérise la campagne de vaccination depuis son lancement. Certains affirment qu'actuellement, le problème ne réside pas dans la disponibilité du vaccin, mais plutôt dans son remboursement. Ce que souligne une pharmacienne installée à Belcourt : «Au début de la campagne, j'administrais le vaccin aux personnes qui présentaient une carte Chifa et une ordonnance, mais j'ai arrêté quand j'ai su qu'il n'était finalement pas remboursable». Depuis, elle ne vend ou dispense le vaccin qu'aux personnes qui paient sur place.
Cependant, elle se retrouve aujourd'hui, avec un stock qu'elle n'arrive pas à liquider. « Les clients choisissent naturellement de se diriger vers les pharmacies qui appliquent le système du tiers payant», précise-t-elle. Une situation qui met, selon elle, beaucoup de gérants des officines en difficultés, qui ne savent plus quelle attitude adopter.
Dans le même état d'esprit, un autre pharmacien avoue lui aussi être dans la confusion. « Du moment que la question du remboursement n'est pas tranchée, je n'accepte pas de vendre le vaccin via la carte Chifa et une ordonnance », a-t-il soutenu. « Sincèrement, on ne sait plus ce qu'il faut faire », se plaint-il à son tour. Si pour certains, le problème se pose au niveau du remboursement du vaccin tétravalent, d'autres dénoncent une distribution aléatoire. « Depuis le début de la campagne de vaccination, je n'ai reçu que cinq doses du vaccin antigrippal», lance un gérant d'officine située au coin d'une ruelle à la rue Didouche-Mourad. Et d'ajouter : « Je ne sais pas sur quels critères s'est opérée cette distribution. Certains pharmaciens ont bénéficié de quotas généreux, tandis que d'autres attendent toujours ou n'ont reçu qu'un seul arrivage », s'est-il exclamé.
À l'instar de ce dernier, deux autres employés dans une pharmacie située Place 1er-Mai, ont affirmé n'avoir reçu en tout et pour tout « que six doses de vaccin ». Le quota réceptionné a été vendu mais, depuis, « plus rien », font-ils savoir.
On conviendra que ce constat est loin d'être à la hauteur des promesses des autorités qui ont garanti que le vaccin serait disponible, et les quotas distribués aux officines et aux structures sanitaires seraient équitables. La majorité des pharmaciens avouent être dans le flou, notamment en ce qui concerne le remboursement du vaccin.
De leur côté, les clients qui veulent acheter un vaccin antigrippal se voient contraints de courir d'une officine à une autre dans l'espoir d'acquérir le vaccin, mais en moyennant le système du tiers payant. Système qui n'est justement pas appliqué dans toutes les pharmacies.
M. Z.


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