Algérie

Les pharmaciens interpellent Benbouzid



Le problème des médecins non inscrits au tableau de l'ordre continue de faire réagir. Hier dimanche, c'était au tour du Conseil national de l'ordre des pharmaciens d'alerter sur cette situation et d'appeler le ministre de la Santé à intervenir pour régler le problème. Le docteur Norddine Mettoui rappelle que « tout médecin qui n'est pas inscrit au tableau de l'ordre exerce la profession illégalement ».Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le décret exécutif n°19-379 du 31 décembre 2019 fixant les modalités de contrôle administratif, technique et de sécurité des substances et médicaments ayant des propriétés psychotropes, a mis la lumière sur le problème de médecins de santé publique qui ne sont pas inscrits au tableau de l'ordre.
Selon ce décret, la prescription des substances et médicaments ayant des propriétés psychotropes doit se faire par un médecin, et l'ordonnance doit comporter l'identification du médecin prescripteur avec sa griffe, sa signature et le numéro de son inscription au conseil de déontologie médicale. Or, les pharmaciens hospitaliers ont tiré la sonnette d'alarme, puisqu'ils sont confrontés à des prescriptions de psychotropes sur des ordonnances établies par des médecins qui n'ont pas de numéro d'inscription sur le tableau ordinal des médecins.
Le Conseil national de l'ordre des pharmaciens vient de lancer un appel, à son tour, au ministre de la Santé pour régler ce problème. « Le ministre de la Santé doit intervenir, à travers l'administration des structures de santé, pour obliger les médecins à s'inscrire au tableau de l'ordre», a déclaré, hier, le président du Conseil national de l'ordre des pharmaciens, lors d'une conférence de presse.
Le docteur Norddine Mettoui lance également un appel aux médecins, en particulier les hospitaliers, puisque le problème se pose à ce niveau, pour se conformer à la loi. « Je lance un appel d'urgence, un SOS, il faut que les médecins s'inscrivent au tableau de l'ordre, car ils mettent en danger le pharmacien hospitalier qui risque la prison s'il dispense ce genre de classe thérapeutique sur la base d'une ordonnance qui ne comporte pas le numéro d'inscription du médecin à l'ordre, et moi je veux mettre à l'abri les pharmaciens qui exercent au niveau des structures hospitalières», a déclaré le président de l'ordre des pharmaciens. Pourquoi les pharmaciens délivrent-ils ces ordonnances au risque de se mettre hors-la-loi ' Le docteur Mettoui explique que les pharmaciens subissent des pressions de la part de l'administration et se retrouvent dans des situations « inconfortables ».
Sur Alger, dit-il, il existe seulement quatre services de pharmacies hospitalières et toutes les autres sont des sous-directions qui sont sous la tutelle des directions, «et il se trouve que ces directions mettent la pression sur le pharmacien lui signifiant qu'il s'agit de non-assistance à personne en danger s'il refuse de dispenser le produit».
Le Dr Mettoui souligne que lorsque le patient se retrouve au bloc et attend une anesthésie, le pharmacien doit dispenser le produit. Cependant, dit-il, « il ne faut pas que ça devienne une habitude. Les médecins doivent respecter leur institution et doivent s'inscrire à l'ordre. Ces médecins ne prennent pas conscience qu'ils exercent illégalement leur profession. Nous ne nous attaquons pas à nos confrères médecins, mais nous voulons établir un exercice dans les normes et dans le cadre de la réglementation », souligne le président du Cnop qui dit qu'il existe 18 900 pharmaciens, toutes catégories confondues, au niveau national, dont 12 900 sont installés à titre privé.
S. A.


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