Algérie

Les pharmaciens en appellent aux ministres de la Santé et de l'Environnement : Des milliers de tonnes de médicaments périmés



Les pharmaciens ne savent plus quoi faire des milliers de tonnes de médicaments périmés stockés dans leurs pharmacies, a précisé, hier, le président du syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO), Faycel Abed, lors d'un point de presse animé à Chéraga. Le président du syndicat a saisi l'occasion pour interpeller, encore une fois, le ministre de l'Environnement et le nouveau ministre de la Santé, pour trouver une solution à cette situation qui perdure depuis 2002.

Le conférencier a expliqué que le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement avait interdit, à partir de 2002, toute incinération de produits médicamenteux dans les décharges publiques. «Les pharmaciens d'officines se sont retrouvés, depuis, avec un cumul de stocks de médicaments périmés», a-t-il affirmé. Le conférencier a précisé que les pharmaciens ne sont pas contre cette mesure mais, ils demandent tout simplement aux autorités concernées de donner les moyens à leurs politiques. «Nous ne disposons d'aucun incinérateur agréé jusqu'à nos jours», a-t-il mentionné.

Faycel Abed a, en outre, expliqué qu'aucun hôpital, possédant un incinérateur, ne tolère la destruction des produits périmés des officines. Le président du syndicat a rappelé que l'ancien président de Saidal avait déjà affirmé que son entreprise a été obligée de louer des hangars pour stoker les médicaments. Et d'indiquer que l'entreprise Saidal avait demandé aux autorités locales d'installer un incinérateur, mais leur demande avait été rejetée. Les membres du syndicat ont affirmé qu'ils ont déjà formulé une demande d'audience auprès des ministères de l'Environnement et de la Santé pour trouver une solution à cette situation qui perdure.

Les conférenciers, membres du SNAPO ont évoqué plusieurs problèmes dont souffre le secteur «en l'absence d'une politique de santé solide et efficace». Les représentants des pharmaciens ont, une nouvelle fois, soulevé la question de la pénurie de médicaments qui, selon eux, «est une pénurie provoquée».

Le président du SNAPO a affirmé que cette rupture a été provoquée par le fait que le programme d'importation a été bloqué et par la rétention des médicaments par certains opérateurs du secteur. Certains d'entre eux, procédaient à la vente concomitante des médicaments, et ce, pour faire écouler des médicaments qui ne sont pas trop demandés sur le marché et également pour écouler ceux dont la date de péremption était proche. Les syndicalistes se sont interrogés: «si cette rupture n'était pas provoquée, comment expliquer, alors, la mise sur le marché de certains produits juste après que les importations aient été débloquées, sachant que les procédures d'importations et de la mise sur le marché des médicaments prennent du temps?». Enfin, les pharmaciens ont affirmé que cette rupture va encore persister jusqu'à la fin de l'été, et appellent les opérateurs responsables de la rétention de ces médicaments à libérer leurs stocks. Les membres du syndicat ont également appelé les autorités à revoir la question d'«importateur exclusif» d'un médicament car cette situation peut engendrer de véritable rupture au cas où l'opérateur sera confronté à des problèmes financiers ou autres.

Par ailleurs, les membres du SNAPO ont affirmé que plusieurs officines ont été installées de manière anarchique, ces derniers mois, particulièrement dans les grandes villes et dans les chefs-lieux de wilaya. Pourtant, des instructions ont été données par le ministère de la Santé pour que les installations des officines aient lieu dans les endroits enclavés. Le président du SNAPO a appelé à ce que toute la lumière soit faite sur ces installations qui sont, bel et bien, signées par des walis et directeurs de santé publique. «Ces DSP et ces walis doivent rendre des comptes en expliquant les raisons de la délivrance de ces autorisations», déclare un membre du syndicat.

Enfin, les conférenciers ont appelé à la révision du décret exécutif déterminant les marges maximales de bénéfice des intervenants dans l'industrie du médicament et définissant les modalités de dépôt des prix, adopté, fin mai dernier, par le Conseil du gouvernement. «Ce décret ne répond pas aux attentes des pharmaciens d'officine. Il a été adopté sans tenir compte des revendications du SNAPO et ces marges bénéficiaires sont contradictoires avec la politique nationale de santé qui vise à encourager les médicaments génériques», a déclaré le président du SNAPO.






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