Algérie

Les pharmaciens d'officine appelés au respect des lois



Des sanctions sont prévues contre les contrevenants.Le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, le Syndicat national algérien des pharmaciens d'Officine (Snapo) et la Direction de la santé et de la population de la wilaya d'Alger ont appelé en début de semaine les pharmaciens d'officines au respect des lois en vigueur fixant les horaires de garde pour les pharmacies.
A cet effet, le président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, Lotfi Benbahmad, a appelé, lors d'une journée de sensibilisation, les pharmacies de la wilaya d'Alger, au nombre de 924, à se conformer à l'arrêté du 20 août 2014, fixant les modalités d'organisation de la garde au niveau des pharmacies (garde de nuit, week-ends et jours fériés), rappelant «l'application de sanctions à l'encontre des contrevenants».
Dans ce contexte, il a mis l'accent sur la nécessité de considérer cette profession qui fournit un service public et de préciser l'adresse et le nom des officines de pharmacie de garde pour permettre aux citoyens de s'y rendre afin d'acquérir leurs médicaments.
Une fois la cartographie nationale des pharmaciens élaborée, M. Benbahmad a dit que la tutelle comptait lancer un nouveau service, en collaboration avec le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens et le Snapo, permettant d'indiquer au citoyen, par système GPS (système de positionnement par satellite), les pharmacies de garde et assurer davantage de proximité entre celui-ci et le pharmacien.
Le président du Snapo, Messaoud Belambri, a affirmé, pour sa part, que le pharmacien d'officine de garde doit fournir les médicaments nécessaires aux patients la nuit, après la fermeture des établissements de santé, conformément à l'éthique et à la déontologie professionnelles et à loi.
Le directeur de la santé de la wilaya d'Alger, Mohamed Miraoui, a dit que plusieurs «dysfonctionnements» avaient été relevés par sa direction, à l'issue de réunions et d'opérations d'inspection et de contrôle effectuées, lors des gardes de nuit au niveau des pharmacies, qualifiant cette situation d'anarchique.
La direction «a assuré plusieurs mesures de facilitation à l'instar de la prolongation des heures de travail jusqu'à 20h30m, afin de permettre aux citoyens d'acheter leurs médicaments», a ajouté le même responsable, insistant sur la sécurisation des pharmacies lors des gardes de nuit.
L'arrêté du 20 août 2014, concernant les modalités d'organisation de la garde au niveau des pharmacies, fixe la garde de nuit aux pharmacies privées à une fois par mois au niveau de chaque circonscription administrative. En cas d'empêchement, le pharmacien en question peut adresser une correspondance à la direction de la santé et au Conseil national de l'Ordre des pharmaciens en vue de son remplacement.
L'insécurité, une contrainte de taille
Toutes ces dispositions doivent cependant tenir compte d'un aspect très important, en l'occurrence celui de la sécurité. Les pharmaciens qui sont tenus d'assurer la permanence doivent être protégés contre les agressions. Le constat sur le terrain fait ressortir plusieurs cas d'agression dont ont été victimes des pharmaciens. A Rassauta, dans la commune de Bordj El Kiffan, une officine a été la cible de malfaiteurs plusieurs fois de suite. Le propriétaire a fini par installer des barreaux en fer forgé au niveau de la porte d'entrée. De nuit, il ouvre une petite fenêtre d'à peine 30 cm, d'où il sert les clients.
Malgré toutes ces dispositions, les malfrats et les consommateurs de psychotropes continuent de s'en prendre à lui sous la menace d'arme blanche. D'autres pharmaciens nous ont confié qu'ils ont, au fil du temps, fini par s'armer afin d'assurer leur sécurité contre les actes d'agression. «Pour me défendre contre les consommateurs de stupéfiants, je suis armé d'une bombe lacrymogène.
Cela me rassure un tant soit peu», confie un vendeur en pharmacie. Et de préciser : «Il est bien beau d'instaurer une réglementation pour les permanences, mais il faut en parallèle assurer la sécurité des pharmaciens et des vendeurs en pharmacie. En l'absence d'une présence policière conséquente, nous sommes en droit de nous armer, car il y va de notre sécurité.» La sécurité des pharmaciens doit être un concept intégré dans l'exercice des fonctions des pharmaciens et non un attribut facultatif.


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