Dès l’antiquité, lors de la conquête romaine, l’Algérie était déjà peuplée. Des écrits attestent de la présence de peuplades que l’on nommait les berbères, terme désigné pour « barbares », puis par la suite pour les arabes. Ces deux ethnies constituent les origines de la population algérienne actuelle, qui a tout de même évoluée au fil des années, au contact d’autres peuples et des migrations. Contrairement aux pays d’Afrique noire où souvent les ethnies sont issues de différentes tribus, ici, du fait peut être de l’habitat désertique, les ethnies sont restées concentrées et ont conservé leurs habitudes traditionnelles.
Les Berbères sont considérés comme les plus anciens habitants de la région couvrant l’Egypte, la Tunisie, le Maroc ou encore la Mauritanie. Aussi appelés Imazighen ( » hommes libres « ), ils seraient venus de l’est conduits par Melek-Ifriki, un roi sabéen mais, certains leur attribuent une origine descendant des Atlantes. Ils sont aujourd’hui représentés en Algérie par les Kabyles au nord, les Chaouis à l’Est, les Touaregs dans le sud et les descendants de Zénètes venus du Maroc.
Dès l’arrivée des Arabes en Algérie, les Berbères se convertirent à l’islam et adoptèrent leur langue. Ils restent cependant très attachés à leur culture amazigh.
Les Touaregs sont eux aussi berbères. Ils seraient arrivés du nord du Maroc, repoussés vers le Sahara lors de conquêtes. Ayant parfaitement apprivoisés le désert qui est leur habitat habituel, ils sont connus comme étant des guerriers valeureux et impitoyables. Leur quotidien de nomades était ponctué de caravanes de sel, de pâtures ou de rezzou, des périodes durant lesquelles ils pillaient leurs voisins et étaient pillés en retour. Après la Seconde Guerre mondiale, les caravanes sont sédentarisées mais, même si leur mode de vie a changé, ils restent attachés à leurs traditions.
Les Kabyles, dont le nom vient de l’arabe qabaily signifiant » tribu « , vivent dans les montagnes au sud-est d’Alger. Sédentaires et agriculteurs, ils vivaient autrefois dans des dachkras, des maisons construites sur les crêtes. Ils sont traditionnellement connus pour être de grands résistants. Très réfractaires à l’invasion arabe, ils sont cependant une grande communauté d’immigrés qui, du fait des difficiles conditions de vie, a très tôt été poussée à s’expatrier. Malgré leur appartenance au peuple algérien, ils se disent victimes d’injustice et sont souvent en conflit avec le gouvernement allant parfois jusqu’aux émeutes, revendiquant la reconnaissance de leur culture propre.
Les Arabes ont diverses origines ethniques, même si géographiquement ils viennent de la péninsule arabique. Ils se sont installés par vagues successives à partir du VIIème siècle, fuyant les persécutions du calife de Bagdad. Idriss, leur chef, a converti de nombreux Berbères à l’islam et s’est rendu vers l’actuel Maroc où il fonda le premier royaume unifié à Fès, gouverné par des cheikhs. Ils étaient auparavant appelés Maures et descendaient de Mauritaniens, de Numides, de Phéniciens, de Romains et d’Arabes. Puis le terme évolua pour désigner les populations berbères de l’ouest du Maghreb, avant de qualifier les musulmans d’Andalousie et de devenir par la suite synonyme du terme arabe. Ils vivaient dans des douar, une sorte de village ambulant composé de tentes appelées guitoune, faites de laine noire et blanche.
Les Haratines représentent la population noire du Maghreb. Ils seraient les descendants de populations préhistoriques du Sahara qui auraient migré vers le nord, lors de l’assèchement de la zone. D’autres descendent d’anciens esclaves soudanais qui travaillaient dans les jardins des oasis, au XVIIe siècle. Les Haratines appartenaient aux couches sociales les plus défavorisées mais ce sont peut-être les plus anciens habitants du pays.
Les juifs algériens seraient arrivés au cours du premier millénaire avant J.-C., pendant la domination phénicienne, puis après la destruction de Jérusalem par les armées de Vespasien (70 après J.-C.). Ayant adopté le mode de vie Berbère, ils se sont installés près des oasis du sud notamment dans le Touat. Ayant vécu sur ce territoire bien avant son arabisation, ils s’étaient parfaitement intégrés à la population maure et berbère, subissant parfois une discrimination qui a poussé une grande partie d’entre eux à quitter le territoire et à rejoindre différents horizons.
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Posté Le : 14/02/2018
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Monica Kalla Lobé
Source : happyinafrica.com