Algérie

Les pétroliers face à la menace Daech



Les pétroliers face à la menace Daech
La présence de Daech en différents endroits est une menace directe et un problème pour les compagnies pétrolières.La situation qui prévaut en Libye et la perspective de l'expansion de l'Etat islamique dans ce pays inquiètent. Au-delà des politiques, ce sont aujourd'hui les acteurs du secteur pétrolier et gazier de faire part de leurs appréhensions. La tenue hier du Sommet nord-africain du pétrole et du gaz à Alger a d'ailleurs permis à divers intervenants d'exprimer ces inquiétudes.Bien que la rencontre organisée par les Britanniques d'Energy Exchange et de la World Refining Association soit d'essence commerciale, l'allocution de l'ambassadeur du Royaume-Uni en Algérie, Son Excellence Andrew Noble, puis l'intervention du président de North Africa Risk Consulting, ainsi que celle du représentant de la compagnie libyenne Noc à Tripoli, Gad Allah Hamd Gad Allah, ont donné le ton pour la journée : celui du poids des enjeux liés à la sécurité sur les investissements dans le secteur hydrocarbures au Moyen-Orient.Dans ce sens, le consultant britannique Goeff Porter n'hésite pas à mettre en lumière la menace que fait peser Daech sur les compagnies pétrolières. L'intervenant a expliqué les projections en matière d'investissements en Afrique du Nord seront influencées au-delà des prévisions des cours du brut, qui devraient demeurer bas durant les 3 à 5 ans ou les 5 à 7 ans à venir, devraient aussi l'être par deux facteurs tout aussi importants dans la région, à savoir la présence de Daech et les perspectives de changements politiques dans la région.M. Porter explique ainsi que «la présence de Daech à Syrte et à Sabratha est un véritable problème pour les compagnie pétrolières étrangères qui sont des cibles» pour l'EI. Il rappelle d'ailleurs dans ce sens l'attaque de Tiguentourine en Janvier 2013, qui marqué les esprits, ainsi que les attaques sur les sites pétrolier dans la région. Le consultant met en avant l'impact de la présence de l'EI et d'un éventuel retrait de ses troupes de Syrie vers la Libye sur les pays du Maghreb.Il rappelle les attentats en Tunisie qui a essuyé trois attaques mortelles ces derniers mois. Il évoque aussi le cas du Maroc qui vit sous la menace de Daech en raison du nombre important de Marocains ayant rejoint les troupes de Daech en Syrie et dont le retour dans le royaume chérifien sera problématique. L'expert cite aussi l'Algérie, qui doit faire face à la menace à sa frontière. M. Porter estime cependant que dans ce contexte régional, l'Algérie constitue un «îlot de stabilité».Il considère que, de par son expérience, le pays a su faire face aux menaces et prévenir les implications du Printemps arabe. Un avis partagé par les représentants des compagnies pétrolières activant en Algérie, notamment la norvégienne Statoil et l'anglo-néérlandaise Shell. Ces dernières, rappelons-le, ont récemment obtenu, dans le cadre du cinquième appel d'offres, un bloc d'exploration dans le périmètre de Timissit, au c?ur du bassin Illizi-Ghadames, à la frontière algéro-libyenne.Stabilité en Algérie, mais?Dans ce contexte, Bjorn Kaare Viken, vice-président senior Afrique et country manager de Statoil en Algérie nous a confié que la sécurité est aujourd'hui une préoccupation majeure pour les compagnies pétrolières et pas seulement en Afrique du Nord. Selon lui, c'est une préoccupation pour toutes les installations pétrolières et gazières, même en Europe. Il avoue que la situation en Libye est certes préoccupante et qu'elle représente un risque pour les installations en Algérie.M. Viken pense cependant que de par l'expérience de Tiguentourine, l'Algérie est aujourd'hui est mieux armée pour faire face à la menace. Il explique ainsi que Statoil et BP, qui activent en association avec Sonatrach sur le site de Tiguentourine et In Salah Gas «ont un dialogue permanent avec leur partenaire et les autorités algériennes» sur la question de la sécurité. Le responsable de Statoil a aussi tenu à mettre en avant la solidité de «l'institution» de sécurité.Pour sa part, Mounir Bouaziz, vice-président MENA chez Shell, a certes fait part des préoccupations liées à la sécurité dans la région, mais a aussi tenu à mettre en avant le retour de Shell sur l'exploration en Algérie via les périmètres de Timissit et de Boughezoul et le partenariat avec Repsol. L'Algérie bénéficie dans ce sens d'un atout majeur, elle devra cependant transformer l'essai pour un tant soit peu améliorer l'attractivité de son domaine minier.Or, de nombreuses critiques ont été émises pour les représentants des compagnies étrangères en matières d'efficacité et de gestion de projets, en l'absence de l'acteur majeur du marché algérien, Sonatrach. C'est ainsi que le représentant de Statoil a estimé, lors de son intervention, que l'Algérie, qui bénéficie d'infrastructures déjà en place, pêche par les lenteurs bureaucratiques qui minent le secteur. titre comparatif que la réalisation d'un projet dans le secteur prend dix ans en Algérie contre deux ans en Egypte, estimant que ces conditions peuvent être rédhibitoire à l'investissement en Algérie. Pour sa part Mounir Bouaziz a posé la problématique de la clarté dans le partage d'investissements, tout comme le responsable de BP Algeria, Bruce Webb, qui met en avant les problématiques de gestion budgétaire ainsi que les lenteurs bureaucratiques, dans les projets menés en association avec Sonatrach.




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