Algérie

Les petits rois Edito : les autres articles



Les petits rois Edito : les autres articles
En Algérie, les walis ne rendent compte à personne. Ils sont désignés, selon des critères encore inconnus, par le président de la République, puis limogés ou envoyés dans d'autres wilayas dans des conditions tout aussi opaques. Les walis ne présentent pas de bilans au Parlement et considèrent les APW, Assemblées populaires de wilaya, comme des auxiliaires de l'administration. Il est rare que les élus des APW contestent cette mainmise alors que théoriquement ils ont le droit d'interpeller le wali et de contrôler la gestion. Mais, en Algérie, le système, hérité de l'ère colonial, méprise toujours l'élu et donne un pouvoir presque absolu au responsable désigné.Le président d'APC, par exemple, dépend de l'autorité du wali malgré qu'il soit élu. Le wali peut même suspendre un président d'APC de ses fonctions. Président d'APC qui n'a aucun moyen de contester ces décisions qui, parfois, sont arbitraires. La logique aurait voulu que le wali soit également élu au suffrage universel. Il sera de cette manière mis sous le contrôle direct de la population, sera tenu de «travailler» et de présenter, à chaque étape, le résultat de ce qu'il entreprend avec un rapport détaillé sur l'état des finances. L'Etat ne sera que renforcé par cette gestion transparente et démocratique.
Les APW pourront alors exercer leurs mandats, rassurées de l'appui et de la confiance populaires. Il est évident qu'il existe des walis qui font un excellent travail dans les régions où ils sont affectés, laissent des traces de leur passage, mais sont parfois remplacés par d'autres walis qui tentent de tout effacer. La raison est liée au fait qu'il n'existe aucun contrôle. L'archaïsme des mécanismes sécuritaires de surveillance des cadres de l'Etat annule leur effet. Les «rapports» ou «les fiches» du DRS ne peuvent pas remplacer l'interpellation populaire ouverte et permanente. L'ex-wali de Chlef a été nommé ministre alors qu'il a été chassé par la population de la wilaya où il a laissé un mauvais souvenir.
Idem pour les ex-walis d'Oran et de Tlemcen. Quel est donc le paramètre de mérite pour que des walis, devenus de petits rois, soient récompensés et chargés de fonctions ministérielles ' Qui fera l'évaluation de ce qu'ils ont fait dans les wilayas où ils étaient responsables dotés de larges pouvoirs ' La réponse est simple : personne. L'argent dépensé ' Personne. Les projets ratés ' Personne. Les contrats douteux ' Personne. Les promesses non tenues ' Personne. Impunité totale. Cette manière de gérer les affaires de l'Etat ne peut plus durer. Seulement voilà, la classe politique, partis, associations, syndicats, ne font rien pour ouvrir le débat sur cette question et proposer une réforme réelle des missions et des fonctions de l'Etat. Sortir du jacobinisme est plus que nécessaire. Démocratiser la gestion locale, aussi.


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