Les petits messages de Medelci à la France IL A ACCORDE UNE INTERVIEW À LA CHAÎNE «RUSSIA TODAY»

Hautement sensible, la question de la mémoire module les relations entre Alger et Paris.
A doses homéopathiques, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a distillé quelques petits messages à l'endroit de la France au cours d'une interview qu'il a accordée à la chaîne «Russia Today». «Nous sommes toujours dans l'attente d'une position, de la part des autorités françaises, qui ne soit pas timide ou timorée sur la question de la mémoire», a déclaré M. Medelci dans cette prestation médiatique réalisée en marge de sa visite officielle à Moscou, il y a quelques jours. Décidé à tirer au clair certains détails qui risquent de prêter à confusion, le chef de la diplomatie algérienne s'est particulièrement attardé sur la question de la mémoire qui lie les deux pays. «La question de la mémoire est très importante, et elle doit, de tout temps, être rappelée mais toujours pour servir les intérêts de l'Algérie dans leur sens le plus large. Il n'y a aucun doute sur le fait que nous devons travailler avec notre partenaire français pour assainir l'atmosphère d'une façon définitive», a souligné Mourad Medelci.
Revenant sur son intervention devant la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale française, le 7 décembre dernier, M.Medelci a tenu à rectifier certains commentaires rapportés par les médias sur la question de la mémoire. «Notre pays a subi une colonisation brutale durant plus de 130 ans et la Révolution algérienne fait figure d'une véritable renaissance qui a intégré tous les aspects civilisationnels, politiques, sociaux et idéologiques dans une approche globale et intégrée», a-t-il rectifié avant d'ajouter que «cette renaissance constitue aujourd'hui une référence pour les Algériens, une référence qui doit être louée par notre génération et les générations futures».
Interrogé par cette télévision sur un rapprochement entre l'Algérie et la France, le ministre des Affaires étrangères a souligné qu' «il y a eu, certes, par le passé, quelques éléments positifs grâce aux déclarations faites par certains responsables français, aussi bien à l'intérieur et qu'à l'extérieur de l'Algérie», «cependant, a-t-il ajouté, le peuple algérien est toujours dans l'attente d'une position française plus explicite et plus claire à ce sujet. La patience du peuple algérien est sans doute grande et il est bien réputé pour son endurance». Cette sortie médiatique du ministre des Affaires étrangères intervient à quelques mois de la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Hautement sensible, la question de la mémoire module les relations entre Alger et Paris.