Algérie

Les petites phrases de Ouyahia



Il n'est pas dit que l'Algérie poursuive le soutien aux entreprises espagnoles au détriment de sa santé financière.Le Premier ministre n'a pas laissé échapper l'occasion du Forum d'affaires algéro-espagnol pour répondre, point par point, aux critiques qu'adressent les Européens et parmi eux les Espagnols, aux récentes mesures de suspension des importations de nombreux produits et celle bien plus «vieille», concernant la règle des 49/51%, imposée par l'Algérie pour tout investissement étranger. Parlant de la restriction des importations, Ahmed Ouyahia, avec la subtilité qu'on lui connaît, n'a pas manqué de relever «que ces mesures pèseront transitoirement sur les exportations de nos fournisseurs traditionnels». Une manière de souligner que l'économie espagnole, comme d'autres d'ailleurs, est en partie dépendante des importations algériennes. Il n'est pas dit pour autant que l'Algérie poursuive le soutien aux entreprises espagnoles au détriment de sa santé financière. «Je me dois de vous dire que l'Algérie traverse une période difficile financièrement du fait de la chute des prix des hydrocarbures qui ont gravement affecté sa balance des paiements», a expliqué le Premier ministre, insinuant que l'Espagne aussi tire profit indirectement de l'embellie pétrolière. De fait, elle doit elle aussi assumer les conséquences d'une baisse des recettes d'hydrocarbures. Si le gouvernement doit choisir entre l'intérêt de son économie et celle du voisin, la chose est déjà entendue. Les exportateurs espagnols paieront logiquement la note. Comprendre par là que le gouvernement a pris «les mesures qui s'imposaient, notamment des dispositions transitoires de sauvegarde en matière de commerce extérieur», a indiqué Ouyahia.
Il reste que le Premier ministre ne s'arrête pas à cette simple explication et propose de faire de cette «contrainte» un levier de partenariat entre les deux pays. Il incite, ainsi les Espagnols «à investir en Algérie où les opportunités sont multiples» et compenser le déficit enregistré dans les exportations vers l'Algérie en plus-value créée en Algérie-même.
Les participants au forum auront donc compris que l'Algérie ne marche pas aux «conseils» et sait se prendre en charge, même sur l'autre volet des critiques en rapport avec l'environnement des affaires, dit-on, considérablement alourdi par la règle des 49/51%. A ce propos, Ouyahia relève que «cela n'a pas empêché la venue de centaines d'investisseurs d'autres régions qui sont en train de prospérer en Algérie, prenant ainsi de l'avance sur leurs concurrents». Le propos est on ne peut plus clair. «Je dresse devant vous avec franchise ce constat de nos relations d'affaires, car c'est le langage qui sied, de mon point de vue, à des partenaires très proches et à des amis que nous sommes, des partenaires et des amis en devoir de faire plus dans l'intérêt mutuel et avec des avantages réciproques», a-t-il insisté.


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