Les pétards, oui, mais pas seulement

Cas - 21 enfants ont été admis aux urgences de l'Etablissement central hospitalier spécialisé de l'avenue Pasteur à Alger-Centre, en 2012.Ils présentaient des brûlures des 1er et 2e degrés, des fractures ou des plaies profondes dont 80 % au niveau des mains, des doigts et du visage. Selon le 1er vice-président de l'Anspb, le Dr Khalil Redha Hadj Mati de l'hôpital central des brûlés, 14 enfants sont âgés de 0 à 15 ans, 4 sont âgés de 16 à 30 ans et 3 de plus de 31 ans. Selon le même médecin, 20 enfants ont été victimes de pétards, 1 a été brûlé par la flamme d'une bougie. Ils avaient tous été reçus pour traitement et pansements avec des contrôles périodiques.Ce qui les pénalise dans leur scolarité. En 2011, sur les 24 cas évacués vers les urgences, 23 ont été victimes de pétards. En 2010, sur les 54 brûlés, 41 étaient victimes de la même cause. Et lors du Mouloud de 2009, sur les 62 évacués, 56 cas étaient victimes de pétards.Le pétard fait beaucoup de victimes mais il n'est pas la seule cause de brûlure. Intervenant lors de la rencontre, le paramédical à l'EHS Central des brûlés d'Alger, Lyès Seghier, vice-président de l'Association nationale de prévention et de sensibilisation sur les brûlures, a expliqué que de 1999 à 2012, ce sont en particulier les liquides chauds et la «tabouna» (trépied) qui causent de brûlures graves, invalidantes ou fatales. Ces accidents domestiques des enfants représentent un taux de 96%. Le reste se situe entre les accidents de travail ou de la circulation. Les brûlures domestiques représentent 94 % du nombre global de brûlures en 2011.Selon le Dr Khalil Redha Hadj Mati, 5 519 personnes ont été reçues aux urgences des brûlés de l'EHS Central d'Alger. 95 % des brûlures sont de causes thermiques, 3 % de cause électrique et 2 % sont dues aux brûlures chimiques.Dans son intervention intitulée «étude épidémiologique des brûlures de l'enfant», le Dr Hadj Mati a annoncé que son service a reçu 5 719 personnes brûlées en 2012, à savoir 1 804 garçons, 1 341 filles, 1 571 femmes et 1 003 hommes. 41 ont succombé. 2 ans avant, 5 053 personnes ont été reçues aux urgences causant (37 décès), et 5 803 en 2009. Selon un tableau comparatif, on constate que l'année 2011 a enregistré une augmentation de 12 % par rapport à 2010. Les résultats annuels montrent que le nombre des brûlés garçons a connu une hausse de 6 % et les filles de 5 %. Ainsi, le relevé annuel des accidents domestiques pousse au constat que la tranche d'âge la plus touchée reste limitée entre les 0-4 ans avec prédominance masculine. La cause des brûlures reste la même de 1999 à 2012 : la «tabouna» !