Algérie

Les perversions du refus de la démocratie


Un«Gazagate» des Américains avec des collaborateurspalestiniens pour provoquer une guerre civile à Gaza. Lathèse était connue et il y avait une abondance d'éléments factuels pour larendre crédible. Beaucoup ne sont donc pas surpris que VanityFair, un magazine américain, publie un long articlebien documenté expliquant comment les officiels américains ont orchestré laguerre fratricide à Gaza entre le Hamas et le Fatah.Ladémocratie et le libre choix des Palestiniens ayant abouti à un «choixindésirable», celui du Hamas, l'administration américaine a entrepris, avec lacollaboration de Mohamed Dahlane, ancien conseiller àla sécurité de Mahmoud Abbas, des manoeuvres destinées à préparer un coupd'Etat contre le mouvement islamiste. Tout ceux qui suivaient avec intérêt lesévènements dans les territoires palestiniens, après la victoire électorale duHamas, ont pu constater la montée en cadence de l'insécurité à Gaza, orchestréepar les partisans de Mohamed Dahlane.Dece point de vue, les révélations de Vanity Fair ne sont ni une nouveauté ni une surprise. Elles ontcependant le mérite de confirmer un secret de Polichinelle. Mohamed Dahlane - tout comme d'ailleurs l'éternel «clan des négociateurs»palestiniens qui entourent Mahmoud Abbas - n'a pas supporté le choix desélecteurs palestiniens. Toute son action a consisté depuis à empêcher le Hamasde gouverner et à «démontrer» par l'insécurité qu'il en est incapable. Ilaurait été légitime si les partisans de Dahlaneavaient fait de l'opposition en utilisant loyalement les moyens de ladémocratie. Mais le désaveu électoral qu'ils ont subi était tel qu'ils ontchoisi d'entrer dans un sale jeu qui consiste à collaborer avec une puissanceétrangère foncièrement hostile à la cause palestinienne, contre une partie desPalestiniens.Lavraie nouveauté des révélations du magazine américain est que cette version estcorroborée par des sources américaines. Le reste est connu: une erreur de castingmonumentale où le clan de Mohamed Dahlane, engageantde facto l'Autorité palestinienne, a perdu la partie face à des combattants duHamas plus convaincus de leur cause. Ce qui s'est passé à Gaza est unvertigineux exemple: le refus de la démocratie mène à des perversionsantinationales.Leproblème est qu'aucun enseignement n'a été tiré. Même aujourd'hui, après lesmassacres subis par Gaza. Mahmoud Abbas a bien viré Mohamed Dahlane,mais il semble qu'on lui reproche surtout son échec et non d'avoir siouvertement violenté l'unité des Palestiniens. Le fait que le dialogue nationalpalestinien n'arrive pas à reprendre est le signe qu'au-delà de Dahlane, une partie du Fatah - et pas la plus saine - persisteà placer le Hamas dans la case de l'ennemi. A partir de ce genre de postulat, des«collaborations» indignes peuvent se mettre allègrement en place.Desinitiatives viennent d'être lancées, dont celle du Yémen, pour une reprise dudialogue national palestinien. Il faut espérer qu'elles soient sérieusemententendues.


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