Algérie

Les personnes du 3e âge, la sensation d'être une charge de trop !



Les personnes du 3e âge, la sensation d'être une charge de trop !
Les 20 et 21 de chaque mois, un calvaire pour les retraités. Des files d'attente, encore d'autres, à n'en pas finir jusqu'à amener parfois le détenteur du chèque à renoncer à son argent. Revenir un autre jour, le temps que ça décongestionne. Il y a toutefois ce besoin, pour de nombreux retraités, de retirer la «modique» pension, le jour même du virement, faute d'une autre entrée, conséquente. Il ne faut surtout pas traîner parce qu'il y a cette somme à remettre vite au fils, jeune universitaire de 25 ans, pour l'achat de quelque habillement. L'autre somme promise à la benjamine des filles pour les préparatifs de ses fiançailles. Une autre à remettre à l'épicier, surtout lui, les dettes, ça n'attend pas...Quelle est grande la tristesse de nombreux retraités qui n'arrivent pas à faire face aux dépenses du quotidien ! Les bureaux de poste se ressemblent tous. Même ambiance. Engourdissement, laisser-aller, anarchie...et mépris. Ça ne travaille pas, entend-on souvent dire ceux qui s'y rendent, bon gré mal gré, pour le retrait de leur paie, envoi d'un mandat ou autre. «Ils sont toujours comme ça. Deux ou trois travaillent pour sept ou huit et ce sont toujours les mêmes. On t'accuse presque de les faire travailler», lance une femme, la cinquantaine. Et ce n'est pas la peine des'en plaindre ou de leur faire une remarque, poursuivra-t-elle. Car, «on te dira qu'ils sont mal payés, mal considérés. Qu'ils ne disposent pas de moyens pour travailler. Même pas un stylo. Ils te diront qu'ils sont fatigués parce que ce sont eux qui comptent les billets, alors que ce doit être le travail de la machine dont aucun bureau de poste ne dispose présentement, ce qui n'est pas normal. Il ne faut pas se plaindre parce que leurs plaintes à eux risquent d'être plus nombreuses. Un casse-tête de plus, vaudrait mieux alors s'en prémunir». Le retrait de sa pension, un problème pour le retraité. Les charges de la famille, un autre gros problème. Prendre sa retraite, c'est se reposer,dites-vous ' C'est loin d'être le cas, lance un homme, 65 ans environ, ancien fonctionnaire de l'éducation nationale. Il cherche un travail après sa retraite. «Il est vrai que je me suis reposé pendant quelques temps, mais je ne supporte plus d'être là à ne rien faire. Je me cherche un deuxième boulot, n'importe lequel, l'essentiel est de m'occuper et surtout ne pas rester à la maison...», dit-il. Ne pas rester à la maison, sa propre maison, tel est le drame. Le père de famille, le propriétaire de la maison, se sent chassé, rejeté par ceux là mêmes pour lesquels il s'est sacrifié pendant des années. Il se voit être la charge de trop ! Cet homme a 65 ans et paraît quelque peu jeune pour son âge. D'autres, 70, 75, 80 ans dépassés, vivent plus mal encore leur vieillesse. Ajouter à cela leurs problèmes de santé, nombreux se sentent délaissés, abandonnés par les leurs.Les personnes du 3e âge, Ça se passe dans leur tête, diront certains, ce qui est, en partie, vrai, mais ce n'est pas toujours le cas. Des familles affirment clairement qu'elles ne savent pas quoi faire du «vieux» ou de la «vieille» qu'ils doivent prendre en charge sur le plan médical, psychologique, social...et autres. C'est d'autant plus contraignant pour les enfants (les fils et filles de la personne âgée ou tout autre adulte de la famille) qui travaillent et qui, de plus, doivent s'occuper de leurs enfants à eux (la crèche, l'école...). «Ce n'est pas de l'ingratitude, ce n'est pas de l'égoïsme de notre part, mais sincèrement, nous sommes coincés. Il faut absolument que nous trouvions une solution à ce problème», disent certains comme pour se justifier. Il y a quelques années, Djamel Ould Abbès, alors ministre de la Solidarité nationale, avait annoncé l'octroi d'une sorte de pension aux familles qui ont à s'occuper d'une personne âgée qui nécessite une prise en charge assez sérieuse. Manière d'encourager les familles à porter justement un autre regard sur cette couche ô combien vulnérable de la société. C'est aussi une manière de dissuader d'autres de mettre à exécution leur projet de laisser leur «père», «mère», «oncle» et autre dans un hospice. L'irréparable selon la morale bien que la loi ne l'interdise pas. Le ministre Ould Abbès et d'autres, et bien sûr les citoyens qui ont ces «vieillards» à leur charge, en ont beaucoup parlé, mais aucune suite depuis. Pour d'autres, le problème n'est pas d'ordre financier mais dans la difficulté d'assurer justement la prise en charge, faute de temps comme susmentionnée. D'où l'idée, proposent-ils, de faire appel à l'aide d'autres personnes, en contrepartie d'un salaire mensuel. Pas mal et beaucoup le font. Pour ceux qui trouvent des difficultés à trouver la bonne personne, la nouvelle ministre de la Solidarité nationale, Mounia Meslem, a pensé à la mise en place d'un organisme officiel assurant ce service. Lundi dernier, elle a présidé une cérémonie de signature d'une convention entre ses services et ceux de l'Ansej pour une prise en charge à domicile des personnes âgées, bien sûr à la demande de leurs familles. «Une convention a été signée, lundi à Tiaret, entre le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine et l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej), portant sur la création de petites et moyennes entreprises (PME) activant dans le domaine de la prise en charge sociale des personnes âgées», a rapporté l'APS. «Cette convention, signée à l'occasion de la Journée nationale des personnes âgées, célébrée le 27 avril de chaque année, définit les domaines du partenariat et de coopération entre la direction générale de la famille, de la condition féminine et de la cohésion sociale et l'Ansej pour développer et promouvoir les ?uvres sociales destinées à cette frange», précise-t-on. La ministre a précisé que son département «a adopté les mécanismes de contrôle et de suivi de ces entreprises qui prendront en charge des personnes âgées aisées. Des assistants sociaux de ces entreprises se chargeront de l'assistance à domicile de la personne âgée, aideront aux travaux ménagers et à la prise des médicaments». Une bonne initiative à saluer, encourager et surtout à généraliser à travers le pays pour réduire, un tant soit peu, la souffrance de beaucoup de personnes vieilles et «esseulés», en attendant le soulagement réelle devant provenir de leurs propres familles.K. M.




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