De Tizi Ouzou à Tipasa en passant par Constantine, Annaba et des agences de plus de 35 wilayas jusqu'à hier, les structures de l'Agence nationale de l'emploi (Anem) ont entamé, lundi, et ce, pour des cycles de trois jours par semaine, un mouvement de grève à l'échelle nationale.C'est, en fait, un débrayage dont la genèse remonte à plusieurs mois déjà puisque les fonctionnaires de l'Anem ont remis sur la table les mêmes doléances qui ont été portées à l'attention des responsables de l'Agence nationale et du ministère de tutelle ? le ministère du Travail ? depuis pas loin de deux années maintenant.
Des revendications qui avaient d'ailleurs été à l'origine de deux mouvements de grève qui, certes, n'avaient pas atteint la même ampleur que celle de ces deux derniers jours, mais cela avait eu assez d'impact pour que la tutelle réagisse et reconnaisse le bien-fondé des doléances mises en avant par les fonctionnaires et autres personnels des agences Anem du pays. Ceci au point où la même tutelle, direction générale en tête, avait promis de prendre en charge les revendications, notamment à l'issue d'une réunion provoquée par la direction générale à laquelle étaient conviés les représentants des personnels en grève le 14 septembre de l'année dernière.
Le rendez-vous s'était conclu par des promesses que toutes les doléances seront prises en charge. Dès lors, les sections syndicales et les collectifs autonomes des fonctionnaires et travailleurs de l'Anem avaient décidé de surseoir à leur mot d'ordre de grève en concédant un délai courant jusqu'au 31 décembre dernier. Ne voyant rien venir, les représentants des personnels de l'Anem sont de nouveau montés au créneau en début d'année et le 5 janvier dernier, ils ont pu décrocher une rencontre avec les responsables de la direction générale pour une sorte de passage en revue des mesures prises pour la satisfaction de la plateforme de revendications. Selon des syndicalistes, notamment de la section Anem de Tizi Ouzou, la direction de l'agence, en guise de réponse, a mis en avant l'argument selon lequel «faute de budget, les revendications ne pouvaient être satisfaites».
La semaine dernière, le 18 février, une nouvelle réunion s'est tenue avec le ministre, cette fois le même jour où le conseil d'administration de l'Anem avait validé le budget de l'agence.
Selon les mêmes syndicalistes, cela n'a pas fait avancer les choses et il devenait clair que le recours à la grève allait être de nouveau brandi. C'est ainsi que depuis lundi dernier, après dépôt de préavis, des dizaines d'agences à travers tout le pays ont fermé leurs portes au grand dam des demandeurs d'emploi et des employeurs. On rappellera que la plateforme de revendications des fonctionnaires de l'Anem s'étale sur plusieurs points, allant de «la régularisation des échelons et avancement à l'horizontale et à la verticale» au «versement des rappels de 14 mois des chargés d'études basculés vers le poste de conseillers», en passant par «la révision du point indiciaire et l'intégration de la prime du DAIP dans le salaire de base».
Des revendications que les fonctionnaires estiment légitimes du fait de l'absence d'équité, notamment d'ordre salarial entre les entités dépendant d'un même ministère, sans justification plausible. En attendant, ce sont des dizaines de chercheurs d'emploi et de potentiels employeurs qui se retrouvent pénalisés par un conflit qui n'a que trop traîné.
M. Azedine
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Posté Le : 26/02/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Maktour
Source : www.lesoirdalgerie.com