Algérie

Les périmètres agricoles intégrés dans l'espace urbain



Les périmètres agricoles intégrés dans l'espace urbain
Censé être révisé tous les 20 ans, le nouveau Plan directeur d'aménagement et d'urbanisme (PDAU) d'Alger, annoncé il y a deux ans, ne ferait pas l'unanimité.Datant de 1995, il était devenu «obsolète», de l'avis des professionnels du secteur, au vu des mutations qu'a connu le pays depuis. Sa révision a été confiée, en 2007, au bureau d'étude portugais Parque Expo, avec l'objectif de livrer en 2011 un plan qui structure «le modèle d'aménagement et de développement du territoire à long terme (sur 20 ans)» pour les 57 communes de la wilaya d'Alger.Le PDAU définit les extensions urbaines et les zones à protéger. Il s'agit d'un outil d'urbanisme qui oriente les plans de construction. Les informations sur le contenu du nouveau plan sont distillées au compte-gouttes et sont même contradictoires.Selon certaines professionnels de l'urbanisme, la non-validation du PDAU jusqu'à maintenant «incomberait au Premier ministre» en raison de ce qu'il considère être une «agression sur les terres agricoles». «On essaye d'augmenter le périmètre urbain car il y a un problème d'assiettes foncières», souligne-t-on. Abderrahmane Zidane, expert foncier et architecte, affirme quant à lui que «le nouveau PDAU n´a pas été approuvé á cause naturellement de l´intégration du nouveau programme de 30 000 logements car, tel qu'il a été conçu, cela ne permettait pas d'avoir suffisamment d´assiettes foncières pour ce programme».Selon le directeur de l'agriculture de la wilaya d'Alger (cité dans El Watan du 2 novembre 2012), 6000 hectares de terres agricoles ont été défalqués par la wilaya d'Alger pour des projets d'utilité publique, depuis le PDAU approuvé en 1995. Ce ne serait plus le cas dans le nouveau PDAU.Selon Akli Amrouche, architecte et urbaniste, le nouveau PDAU, en cours de validation, «a retenu le principe de zéro hectare de terres agricoles à l'urbanisation. C'est une politique volontariste, la seule possible pour sauvegarder les c?urs des activités agricoles».Dans ce cadre, «les responsables de la wilaya d'Alger ont préconisé la matérialisation de périmètres d'arrêt de l'urbanisation par la mise en place de 23 agriparcs». Leur but est «d'éviter l'étalement urbain pour préserver les terres agricoles, tout en gardant leur vocation et en leur conférant des fonctions», explique Ali Bensaad, directeur de l'urbanisme et de la construction de la wilaya d'Alger. Ce seront donc des «espaces tampons entre l'espace urbanisé des quartiers périphériques et l'espace agricole, conçus pour être des lieux de récréation et de loisirs mais aussi pour devenir des moteurs à la modernisation des activités agricoles», précise encore M. Amrouche.Ces espaces doivent permettre de «préserver la surface agricole utile de la capitale», selon la wilaya d'Alger. L'idée serait désormais «d'intégrer l'espace agricole dans le périmètre urbain» sans l'agresser. A défaut d'arrêter l'urbanisation, il suffira donc de trouver «des idées originales». L'urbaniste Akli Amrouche suggère de créer des «quartiers mixtes», voire «du haut standing avec des activités tertiaires et des infrastructures touristiques intégrées». La crainte est que la configuration actuelle des choses, avec «des logements sociaux sans attaches avec les centres urbains» risque d'être le réservoir «de futurs ghettos et de foyers de délinquance».




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)