Algérie

Les pères de famille tentent, ainsi, de faire des économies



Les pères de famille tentent, ainsi, de faire des économies
Ruée n La chute des prix du pétrole et la «descente aux enfers» de la valeur de la monnaie nationale, ont provoqué la panique aussi bien chez les hauts responsables du pays que chez les simples citoyens.Si au sommet de l'Etat, des ministres évoquent la nécessité de «?rationnaliser?» les dépenses publiques, formule beaucoup plus soft que la politique d'austérité, les pères de familles ont compris le message et entreprennent de mieux gérer leur bourse. A commencer par les achats ordinaires des produits de large consommation.En faisant leurs courses au niveau des marchés de gros des produits d'alimentation générale, ils gagnent de petites, mais précieuses, sommes d'argent. Le phénomène d'achat chez les grossistes a pris une ampleur remarquable ces derniers temps. Des pères de familles font, ainsi, concurrence aux commerçants au niveau de ces espaces, essentiellement destinés à la vente en gros. «Cela fait deux mois que je m'approvisionne dans ce marché de gros. A chaque fin de mois, je prends 15 000 à 20 000 dinars pour acheter tous les produits nécessaires (pâtes alimentaires, sucre, café, lait en poudre, savon, détergents?). Et vous constatez que des dizaines de personnes font la même chose, car il est temps de bien compter ses sous», affirme Mustapha, rencontré au marché de gros à Gué de Constantine (Alger). «Sur 10 000 dinars dépensés ici, je gagne une moyenne de 2 000 dinars par rapport aux prix pratiqués par les épiciers. Et c'est comme cela que je me permets d'échapper à une perte d'argent», argumente notre interlocuteur, chauffeur de taxi, .Plusieurs véhicules stationnent, tôt le matin, devant les magasins au niveau de ce marché de gros. Ils font le «plein» de leurs emplettes avant d'entamer leur journée de travail. Ils gênent, certes, le travail des grossistes qui font face à une clientèle nombreuse et inhabituelle, mais ils font preuve de patience jusqu'à ce qu'ils effectuent leurs courses, les commerçants étant favorisés dans ce genre d'espaces commerciaux au vu des quantités?qu'ils prennent. «Il n'y a pas de problème, nous pouvons attendre. L'essentiel est de pouvoir gagner de l'argent à travers ces achats auprès des grossistes. La vie est chère et sera encore plus dure à l'avenir, il est temps, alors, de prendre des précautions dès maintenant», lancent, à l'unanimité, plusieurs pères de familles, issus dans leur totalité de la classe moyenne. Même constat au niveau des marchés de gros à Bab-Ezzouar, Boudouaou (Boumerdès) et Beni Tamou (Blida), où de nombreux pères de familles optent pour une nouvelle méthode de s'approvisionner en produits de large consommation. «Je suis chargé par les parents et les voisins pour leur acheter, aussi, ce dont ils ont besoin. A voir tout ce que j'achète, on croirait que je suis commerçant, mais en vérité je charge cette camionnette pour plusieurs familles», témoigne Saïd, qui s'approvisionnait au marché de gros de Beni Tamou. La trouvaille est «géniale», estime-t-il, car «lorsqu'on sait gérer ses sous, on ne risque pas de se retrouver dans le besoin». Par ces temps de vaches maigres, le calcul au moindre centime s'impose comme constante dans une société, au sein de laquelle le gaspillage était, jusque-là, un maître mot?




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)