Algérie

Les pèlerines, l'Allemagne et le santon Hawa



Les pèlerines, l'Allemagne et le santon                                    Hawa
C'est le moment où dit-on il faut aller visiter les tombeaux des saints et prier Dieu. Le tombeau du santon, Sidi Oucheikh est en rénovation ce qui n'empêche pas les « pèlerines » celles qui, par piété, partent vers un lieu de dévotion. La plus jeune, environ 74 ans, jupe longue, chapeau de paille en forme d'abat-jour, des lunettes en écaille de couleur noir et la parole volubile. L'aînée les 80 ans, bien entamés, en tenue traditionnelle, petite, menue, la bouche édentée se tenait recroquevillée à l'entrée du mausolée au pied de ce qui sera bientôt le minbar. La cadette vit en Allemagne depuis de longues années. « Chaque fois que je reviens au village, je fais un pèlerinage ici. Le saint homme est l'ancêtre de notre mère et j'ai fais le v'u le jour où j'ai émigré de venir allumer des cierges à chaque retour », dit-elle. Sur ce, elle sort en marmonnant, des bougies et des allumettes à la main. Une année sans voir le pays, le village, aiguise la curiosité ! Elle questionne, interroge, demande des détails, tandis que l'aînée est plongée dans ses prières muettes. Cette dernière excédée par le bavardage de sa s'ur la rappelle à l'ordre : « Il faut chanter un ou deux dhikr et réciter le chapelet ! » Puis reprenant sa position première, les yeux fermés elle commence à chanter un chant religieux dans sa langue maternelle. Là, dans ce hameau vidé de ses habitants, dans une « massella » en construction, au milieu d'une nature quasi vierge, elle entonna d'une voix sûre, pas chevrotante du tout, des paroles pieuses sur un air mélancolique. Ainsi sont les cantiques des montagnes, tristes et porteurs d'espoir. Une émotion étreignit les c'urs et les yeux se remplirent de larmes. La vieille dame et sa s'ur venue d'Allemagne unie dans leur foi pure firent vibrer les murs de la future mosquée.


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