Algérie

Les pêcheurs accusent


Avis - «Des spéculateurs sont parmi les responsables de la flambée des prix du poisson en général et de la sardine en particulier».
Rencontré à la pêcherie d'Alger, Mourad un armateur, nous expliquera que «la cherté de la sardine est due aux intempéries», ce qui a fait, selon lui, que «les chalutiers ne sortent pas et donc ne pêchent pas. Même les sardiniers ne peuvent pas pêcher. Par conséquent les prix flambent vu le manque de l'offre». Et d'ajouter : «Avant les intempéries, nous, armateurs, vendions 4 000,00 à 5 000,00 DA la caisse, ce qui, en kilo, revient à 180,00 jusqu'à 200,00 DA. Alors qu'au niveau du marché de gros, la sardine est cédée à 250,00 dinars le kg et arrive chez les détaillants à des prix qui varient entre 300,00 et 400,00 DA le kilo». Notre interlocuteur a évoqué aussi la spéculation qui, selon lui, fait rage. «Des spéculateurs sont parmi les responsables de la flambée des prix du poisson en général et de la sardine en particulier. Nous, pêcheurs, avons demandé à bénéficier de locaux à la pêcherie pour faire des coopératives afin de commercialiser notre produit sans passer par les mandataires, mais nos efforts sont restés vains». Il a souligné que les mandataires ont une marge bénéficiaire plus importante. «Réellement, le mandataire prend beaucoup, c'est un associé à 25 % de notre bénéfice, mais la différence est que l'armateur a mis un investissement», affirme notre interlocuteur. Plus explicite, il dira : «Nous voulons bien commercialiser notre marchandise sans passer par les mandataires, mais faute de moyens, ce n'est pas possible.» En outre, Mourad déplore «la situation des armateurs qui n'ont même pas un endroit au niveau de la pêcherie pour se réunir et s'organiser ou un point de vente pour commercialiser leurs marchandises». Il a également affirmé que la vente fait de bouche à oreille. «Comme cinquante ans auparavant», dira-t-il, en poursuivant : «Ce sont les mandataires qui ont le monopole.» Il regrette également qu'eux, «les premiers producteurs de poisson, ont beaucoup de problèmes : la pièce de rechange pour les chalutiers, les problèmes administratifs, nous n'avons même pas le temps de nous soucier de la commercialisation». Il est à rappeler que la production halieutique nationale a atteint 104 000 tonnes en 2011, en hausse de 10 % par rapport à 2010, selon un bilan du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques. Cependant, ce bilan ne correspond pas à la réalité des prix du poisson. En effet, la règle de l'offre et de la demande est loin d'être respectée et les spéculateurs restent les commandants de bord. Ainsi, le citoyen ayant un revenu moyen, ne peut se permettre d'acheter la moins chère des espèces halieutiques en l'occurrence la sardine, qui a atteint un prix record de 400 DA. Alors qu'elle était jadis à la portée des petites bourses, à 50 DA le kg. Une question mérite d'être posée : comment peut-on expliquer cette situation dans un pays qui possède un littoral de 1 200 km '
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